9 février 2016

Vietnam - Ho Chi Minh et Sud





Je ne sais pas combien de scooters et de motos il peut y avoir rien qu'à Ho Chi Minh. Mais ça se compte en millions, ça c'est sûr.


Voilà, je ressemble à un vietnamien

Non ce n'est pas tout ce qu'il y a dire sur le Vietnam, mais en même temps c'est un bon début. On ne peut qu'être subjugué. D'ailleurs de nombreux touristes prennent en photos la route et les carrefours, il faut avouer que c'est original. Le trafic au Vietnam c'est un vraie fourmilière : ça va dans tous les sens et ça klaxonne en permanence. Mais n'essayez pas de trouver un point de comparaison avec Paris même aux heures de pointes. Heureusement que je suis passé par le Cambodge auparavant pour faire la transition - mais ici petit différence, on klaxonne surtout pour avertir de sa présence. Et il le faut ! Au feu rouge on s'arrête si on veut, comme on le sent, du coup quand le feu est vert, des motos peuvent venir des 4 coins du carrefour.
Il faut avouer qu'il y a peu d'accrochage par rapport au risque qu'il y a. Ça se frôle, ça se titille, ça se frottille, mais ça se touche rarement. Les gens chutent plus souvent lorsqu'il pleut, là ça devient une vraie patinoire. Mais encore une fois ce n'est pas comme en Normandie, une bonne douche de 10min et 2h plus tard par 34°C, c'est comme si rien ne c'était passé. C'était la première fois depuis 20 jours que je voyais de la pluie. Que de nostalgie !


Ça se voit qu'il faut y aller avec prudence hein ? Même sur le panneau le bonhomme n'est pas rassuré pour traverser !

Pour terminer, heureusement qu'il y a autant de deux roues (95% des véhicules !), ce serait impraticable avec des voitures. La ville manque juste cruellement de transport en commun. Il y a des bus mais tenez vous bien, dès 18h30 certains stoppent leur service, 19h30 pour les plus téméraires ! Pas de bus de nuit. Un métro est actuellement en construction et il y a une ligne de train allant à Hanoi et déservant quelques villes. Une.



Assez parler de la religion "motorbike" passons à celle plus spirituelle. Elle est beaucoup moins démonstrative qu'au Cambodge ou en Thaïlande. Le bouddhisme régresse de beaucoup, seulement 10% de la population environ est bouddhiste mais le christianisme s'impose déjà beaucoup plus. Environ 8% des Vietnamiens sont catholiques. De ce fait on remarque même plus d'églises que de temples. Ça peut faire sourire un français, ici à Ho Chi Minh il y a une Notre-Dame de Saigon ! Magnifique église construite entièrement en belles briques rouge clair édifiée par... des français.


Le filtre photo est un peu fort je vous l'accorde

Des vestiges de l'époque coloniale sont disséminés ici et là, un peu partout dans le quotidien des vietnamiens dont des églises, des échantillons culinaires et des mots français en vietnamien. "Gard-manguer" pour designer le garde-manger, est le plus drôle ;)

On retrouve donc environ 30% de la population sans religion. L'État, ou plutôt le parti unique communiste, ne reconnaît pas de religion nationale.

Anecdote historique, Saigon est l'ancien nom d'Ho Chi Minh Ville, mais encore utilisé par de nombreux habitants. D'abord parce que c'est plus long à prononcer et puis ensuite parce qu'ils ne sont pas forcément d'accord avec ce changement de nom...

Le Vietnam est secoué par de nombreuses guerres en particulier au XXème siècle : la période coloniale française, la guerre d'Indochine, la dictature des Khmers rouges au Cambodge, l'implication des États-Unis et de la Chine... Ça prendrais des heures à lire. Pour faire court, en 1939, Monsieur Ho Chi Minh fonde le parti communiste vietnamien et deviendra une figure emblématique pour l'indépendance du Vietnam. Il décède en 1969 et sept années plus tard Saigon est rebaptisé en son nom.


*****



Je suis toujours aussi fana du couchsurfing et des amis d'amis d'amis... De contact en contact j'ai pu explorer des quartiers bien cachés et des restaurants digne de ce nom (Petit pensée pour Trang...)
Le nombre de contacts croit de manière exponentielle quand on voyage, c'est hallucinant.

J'ai trouvé les Vietnamiens accueillants, souriants et très curieux pour ma part. Si bien que quand je me promenais un soir dans un des nombreux parcs d'Ho Chi Minh, des étudiants sont venus me voir "Hello, can we speak english ?" Of course ! Haha :)


Ils souhaitaient juste parler anglais avec un inconnu pour améliorer leur niveau. La méthode n'est pas mauvaise ! Je leur ai donc expliqué ce que je faisais, ce qu'était le couchsurfing et ils étaient très intéressés d'en faire autant. On est resté en contact et j'espère que je les reverrai un jour en France, who knows !
Parfois quand je me promène dans un parc ou ailleurs, on me dit "hello" avec un sourire, c'est pas grand chose mais ça fait tellement plaisir !

[Note à moi même : c'est aussi une raison pour laquelle je devrais écrire ces articles en anglais... Mais Shakespeare a encore de l'avance sur moi.]


Vous cherchez un verre en particulier ?

Petit paragraphe cuisine !
On ne peut contourner la gastronomie vietnamienne. Ce n'est pas une légende, c'est délicieux, c'est succulent, on ne s'en lasse pas. Si les français veulent tenir la course, va falloir innover un de ces 4.


Ils ont des recettes plein les tiroirs et tout est savamment cuisiné. Même le sandwich : le célèbre Banh Mi. Il parait qu'il a traversé le continent et qu'il se fait même maintenant en Australie. Il faut choisir les bonnes "gargotes" pour avoir le meilleur. Une fois trouvé je ne change plus !


Mais alors quelle est la différence entre un bon banh mi et un mauvais banh mi ? Haha, alors celle là je l'attendais !
Le bon banh mi c'est un sandwich fait avec du pâté, de la viande, des légumes, des herbes et une pointe de piment.
Le mauvais banh mi c'est un sandwich fait avec du pâté, de la viande, des légumes, des herbes et une pointe de piment, mais c'est pas pareil.

Non plus sérieusement, vous ne mangerez pas le meilleur banh mi de votre vie à HCM. Ils le font à la chaîne, c'est plus du business que de la cuisine. En campagne, là il est excellent, ils le préparent avec soin et il vaut 10.000d (= 0,40€)
Le très bon banh mi contient 3 viandes et bien garni, des herbes et surtout de la coriandre fraîche. Ensuite on peut y trouver des légumes et en particulier du concombre et des fines lamelles de carotte, des condiments tel que des cacahuètes concassées ou des germes de soja et diverses sauces pour le rendre moins sec. Le tout chaud. Là, c'est suprême.
Jamais mangé un sandwich avec autant de saveur. Il y a beaucoup de choses mais en petite quantité, là est sans doute l'un des secrets de la recette. Ça change radicalement du jambon beurre !


Banc de cuisine pour préparation du banh mi

Si bien sûr, de temps en temps parmi toute la gastronomie vietnamienne on peut tomber sur un truc un peu pâteux, gluant, sans trop de goût, mais c'est relativement rare. Il y a forcément un plat qui va sortir du lot sur la table et que vous aller dévorer. Au Vietnam, quand on mange en famille ou dans un bon resto, les tables sont garnies de multiples petites assiettes proposant dans chacune, une préparation différente et on se sert dans son bol avec ses baguettes.

Ce qui m'a légèrement choqué, c'est la séparation hommes/femmes. Lors des "grands" repas synonymes de grandes occasions, les femmes ne mangent pas à la même table que les hommes, voire mangent dans la cuisine - alors qu'elles ont fait tout le boulot. C'est la culture parait-il...


Le buffet lors du dernier jour de l'année lunaire dans une famille

Point culture G : les chinois sont certainement à l'origine des baguettes, mais les vietnamiens utilisent les leurs : généralement en bois, assez pointues et plus longues. ;)

Pour info, et vous l'ignoriez peut être tout comme moi, le Vietnam est le second producteur mondial de café. Quand ils le préparent, c'est souvent glacé et avec un peu de lait. Il n'a pas le même goût que le "notre", glacé il est très bon et rafraîchissant. Malheureusement, on importe en Europe beaucoup plus du Brésil ou du Pérou...


Ils ont quelques variétés de riz aussi...


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Changeons de sujet. Place à l'aventure que diable ! Après avoir passé deux jours à chercher une moto en bon état (cette notion est à prendre avec de pincettes) et être tombé dans des plans foireux, j'ai fini par trouver une Honda Win 110cc.


Ready to ride !

Attention veuillez comprendre : j'ai trouvé une copie chinoise conforme pas cher qui roule à peu près. Ici on peut croire que Honda règne en maître mais que nenni ! Que du chinois pas cher. De ce fait, il y a des garagistes régulièrement installés sur un bout de trottoir pour réparations en tout genres.


Pour ma part, le moteur à l'air de tourner rond mais quand j'entends la boite de vitesses, je suis surpris à chaque kilomètre qu'elle peut en avaler un de plus. Advienne que pourra.

En 6h, deux coups de soleil et une crevaison j'ai fait 180km. C'est dingue car je suis sûr que je n'ai pas fait du 30km/h en moyenne ! Étrange... Le temps se dilate sur les routes vietnamiennes. Il faut dire que la circulation plutôt très dense en permanence joue. Et vous devez apprendre les règles de circulation sur le tas.

Ils ont heureusement beaucoup d'autoroutes 2 ou 3 voies. Les motos roulent à droite, souvent sur une sorte de bande d'arrêt d'urgence, les véhicules 4 roues à gauche. Les motos doublent donc à gauche et les voitures à droite ! Normal.
Au Vietnam les motos essaient de laisser passer les voitures, pas l'inverse. Des voies sont parfois réservées aux voitures pour qu'elles puissent circuler librement.

Je suis donc arrivé à Long Xuyen. Là j'ai été hébergé par des futurs prêtres et j'ai vécu plusieurs jours souvent invité par des prêtres, ils étaient content d'avoir de la visite !


Ce repas a duré au moins 6 ou 7 bières

Figurez-vous que ce n'était pas du tout une ambiance morne. Ils adorent se faire des blagues, rigoler, boire et manger bien sûr ! Bref, un bon séjour bien qu'il n'y est rien d'extraordinaire à voir à Long Xuyen.

J'ai visité ensuite Chau Doc, une ville à la frontière cambodgienne. De multiples temples sont à voir, mais pour ma part je voulais surtout pénétrer la "Rain Forest" et admirer le "Happy Bouddha".


Cette forêt mystérieuse se visite via une balade en bateau à travers la mangrove. Très beaux contrastes. Des plantes poussent sur l'eau et reste à la surface, de loin on dirait une belle pelouse ! Mais ça serait réducteur de dire ça. En réalité, et de près, c'est bien plus plaisant et unique.


En ce qui concerne le Happy Bouddha, c'est l'un des plus grand de l'Asie du sud, logé tout en haut d'une montagne. Impressionnant. S'il est "happy" c'est parce qu'il sourit évidemment et la grosseur de son ventre joue peut être ! Attention cependant, le "gros" Bouddha Rieur, de son vrai nom Budai, ou encore Pu-Tai, n'est pas à confondre avec Bouddha, de son vrai nom Siddhartha. Ce n'est pas le même personnage, mais le même nom et la multiplication des statuettes à leur effigie amènent une confusion.

Petite aparthé bouddhisme. Mais qui est donc Budai ? Son histoire remonte au Xème siècle après JC (soit 15 siècles après l'authentique Bouddha!), en Chine, où il mène une paisible vie de moine. C'est un personnage qui profite de la vie, attiré par la bonne chair, d’un naturel jovial, il se fait remarquer par sa bonté et sa générosité. Au fil des siècles, Budai est incorporé à la tradition bouddhiste, devenant de par sa personnalité, la divinité du bonheur et de l’abondance.

La légende raconte qu'il cumulait les qualités, en plus d'être généreux, il était très beau et séduisant. Lassé d'être courtisé pendant ses temps de méditation par des hommes et des femmes, il décida de s'enlaidir volontairement pour pallier au problème. Voilà pourquoi on le représente aujourd'hui avec une panse plutôt bien remplie !


Revenons à nos moutons. Il y a une grande surface en haut de la montagne où ce Bouddha rieur repose. Des temples magnifiques et aux architectures peu communes ont été construit également. Un lac et un grave son de cloche tinté par des bonzes harmonisent l'ambiance douce et zen que représente le bouddhisme.


Après cette visite je ré-enfourche ma moto et continue ma route jusqu'à Can Tho où, m'a-t-on vanté, d'uniques marchés flottants se donne rendez vous sur les bras du Mékong.

Malheureusement, j'ai plutôt visité l'hôpital que les marchés flottant dans cette ville... je suis tombé malade la journée. Mais d'autres aventures suivront !

J'étais un peu pressé par le temps car je devais rejoindre Trang, une amie qui habite au Vietnam, pour fêter la nouvelle année du calendrier lunaire. Ce 8 février 2016 marque le début de la Tet Holiday et la veille au soir des feux d'artifices sont tiré un peu partout en ville. Tel un 31 décembre, mais en plus spirituel. Les vietnamiens se retrouvent tous au matins dans les diverses pagodes de la ville pour prier en faveur du bonheur, de la chance et de la prospérité pour la nouvelle année à venir. L'encens fume comme jamais, l'air devient irrespirable et les yeux piquent mais le rituel garde tout son charme.





Ici, en rouge, mon parcours en moto !


Vous remarquerez que je n'ai pas un poil de retard ! ;)






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