6 juin 2016

Australie - Le road trip (2ème partie)



Le Parc national Uluru - Kuta Tjuta


Toujours à l'ouest d'Alice Springs, un peu plus au Sud, nous continuons la visite du parc le plus connu d'Australie. Uluru, le gros caillou.

On a vu le caillou au milieu du désert et on est content. J'arrête mes sarcasmes, en vrai, c'est un petit plus spirituel que ça. Les aborigènes ont habité ce gros rochers pendant des millénaires, et y ont effectués en même temps leurs rituels et cérémonies. Le site demeure sacré et de nombreuses parties ne peuvent pas être prises en photo.


Mais qu'est qu'il a de si particulier ? Uluru est un composé d'une seule et même roche, par définition, un monolithe. De ce fait, rien ne pousse à sa surface, aucune fissure n'y laisse la place. Tel un iceberg, seul un dixième de sa masse émerge. Certains blocs tombent de part et d'autre aujourd'hui dû à l'érosion et on peut découvrir des abris ayant servis auparavant aux aborigènes depuis des temps immémoriaux. Des surfaces plus ou moins lisses laissent même paraître des dessins, et des dessins par dessus d'autres dessins, laissés par les enfants aborigènes tel un vieux tableau d'école à la craie.


Parce que ce site a une histoire et est au centre de rites aborigènes, on vous demande de ne pas grimper au sommet même si c'est autorisé. Il y a même les marches pour y accéder. Quand les premiers colons sont arrivés, ils se sont empresser de poser le drapeau en haut du rocher pour prouver une certaine appartenance. Aujourd'hui, ils sont plus tolérants face aux cérémonies et à l'aspect religieux du site envers les aborigènes et le site leur appartient de nouveau. Mais la lutte a été rude.


Un peu d'histoire. En 1958, Uluru est classé parc national et toute propriété ou revendication de cette terre par les aborigènes est rejetée. En 1976, une loi est votée pour qu'ils puissent revendiquer leurs droits mais le gouvernement rejette encore une fois la demande car le site est classé. Ce n'est qu'en 1985 que le gouvernement en place comprend et accepte la relation des aborigènes avec Uluru et leur en donne la possession en contrepartie d'une location au parc national pour 99 ans.



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L'ascension d'Uluru n'est donc aujourd'hui pas fermée même s'ils tendent de tout faire pour. Néanmoins le site est fermé pour un bon nombre de raisons : trop chaud, trop humide, trop de vent, trop de nuages, 5% de chances d'orages, cérémonies en cours... la liste est longue.

Par conséquent, je n'ai pas pu goûter au plaisir de prendre une photo au sommet du 2ème plus gros caillou du monde (plus haut que la tour Eiffel en passant, 348m, le premier monolithe étant le mont Augustus situé lui aussi en Australie). On peut certainement voir depuis ce dernier à plus de 60km à la ronde, c'est tout de même dommage, mais au moins mon karma va bien !

On s'est contenté de parcourir le rocher sur tout son périmètre dont la longueur est d'un peu plus de 10km. Pas mal pour un caillou.


Place à Kuta Tjuta ! Pour ma part, je dirai que ce site n'a rien à envier à Uluru, il tout aussi impressionnant, sinon plus. Mais la célébrité n'en a cure ! Pourtant il n'est situé qu'à 40km tout au plus de son petit frère.


Il s'agit d’un ensemble de 36 dômes rouges de roches, étendus sur une superficie de 35 km². Kuta Tjuta signifie dans la langue aborigène locale "beaucoup de têtes" et, selon les légendes aborigènes toujours, ces rochers seraient autant de géants pétrifiés. Parmi eux, le mont Olga culmine à 1.070 m au-dessus du niveau de la mer, tout de même ! On peut choisir de parcourir le trek de 7km à travers les gorges de ces montagnes et les vues sont d'autant plus prenantes. Un petit régal.



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Le Parc national de Watarrka - King's Canyon


Nous sommes alors à 300km au Nord d'Uluru. Ce canyon formé au début par de "simples" dunes de sable est saisissant. 400 millions d'années de cela, il n'y avait pas de glace aux pôles et la mer recouvrait donc une bonne partie des terres australiennes. La mer s'est ensuite retirée et le sable "fossilisé". Aujourd'hui on peut faire un trek de 6 bons kilomètres autour du canyon pour y admirer le précipice et ses point d'eau. Fantastique !





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Coober Pedy et sa contre visite


Le van à choisi de passer deux jours dans cette petite ville perdue dans le désert lorsque l'on a quitté le canyon. On a pas eu vraiment le choix, on l'a suivi, et c'est presque devenu un sketch.


On aurait peut-être pu utiliser ce bus
flambant neuf à la place...

Dans le Northern Territory, l'essence la moins chère est fabriqué "low aromatic" (sans odeur) pour éviter que les personnes désireuses de s'offrir un voyage transcendant sniffent cette essence. De ce fait, ils retirent de cette essence pas mal d'additifs qui sont normalement bons pour le moteur. Nous l'ignorions évidement et la pompe à essence du van n'a pas aimé du tout ce mélange.

Cela explique pourquoi on est resté planté au milieu du désert à 30km de la prochaine ville : Coober Pedy.
L'attente n'a toutefois pas été bien longue puisque le premier 4x4 que je tente de stopper avec des gestes approximatifs s'arrête illico.

Deux minutes plus tard je suis au volant du van en train d'être tiré par une corde grâce au 4x4 qui ne semble même pas nous sentir. On roule à 90-100km/h, c'est même plus rapide que quand c'est nous qui conduisons dis donc ! Haha


C'est juste dangereux car je ne peux freiner qu'avec le frein à main et la distance entre lui et nous est à peine de 10m. On arrive néanmoins en un seul morceau.


Il nous amène devant un garagiste et nous le remercions chaleureusement. Malheureusement nous devons attendre le lendemain pour réparer la bête.


... Mais finalement je change pour un vaisseau,
Il était en promo

Vers 14h c'est réparé, c'est reparti. On s'engage sur la route des "Breakaways", de formidables montagnes aux couleurs uniques nous attendent ! Mais la nouvelle pompe n'est visiblement pas de cet avis et nous lâche après seulement 5km. Nous voilà bloqués dans le désert à nouveau dans la joie et la bonne humeur.

Je ne prends même pas peine de ré-exécuter mes gestes approximatifs en bord de route que non pas le premier mais le deuxième 4x4 qui passe s'arrête (dans le sens opposé en plus). La gentillesse des australiens est exemplaire ! Vous devinez la suite.. *copier-coller*

Deux minutes plus tard je suis au volant du van en train d'être tiré par une corde grâce au 4x4 qui ne semble même pas nous sentir. On roule à 90-100km/h, pour garder les bonnes habitudes.





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On retrouve notre charmant mécano et on attendra le lendemain midi qu'il trouve la panne (c'était sa pompe qui ne marchait toujours pas...). Entre temps il nous a bricolé un truc pour la soirée et nous allons voir les "Breakaways" puisque jamais 2 sans 3 ! Au coucher du soleil avec les lumières chaudes, c'était encore plus beau :)


Le saviez-vous ?
La "Dog Fence" est une barrière qui a finit d'être érigée en 1946 afin d’empêcher les dingos (chiens sauvages) d’envahir les contrées du Sud de l’Australie où se trouve les fermes de moutons. D’une hauteur de plus de 2m, cette clôture régulièrement entretenue s’étire sur 5.600km sur 3 Territoires différents ! Plutôt impressionnant non ?


Passer cette mésaventure, le van roule comme au XXème siècle, années de sa création. Nous gagnons Port Augusta puis passons au dessus de Melbourne direction Canberra, la capitale australienne. Des champs d'orangers donne une belle couleur au paysage parmi les champs de vignes. J'ai également vu quelques champs de coton ! Ils font tout pousser ici !




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Canberra, un Singapour à l'Australienne


Anna ne voulait pas manquer la capitale. Très bien. Nous visiterons Canberra pendant 2 petits jours, surtout ses musées et le Parlement.

Pour la petite histoire, il faut remonter en 1901. Les colonies/territoires australien(ne)s décidèrent de former un Commonwealth - une fédération d’États. Le problème du choix d’une capitale entre Sydney et Melbourne parut si épineux que les législateurs décidèrent d’en créer une de toutes pièces. Après moults tergiversations, ils choisissent en 1908 Canberra : un territoire situé à mi-chemin entre les deux villes rivales.

L'idée architectural repose sur le thème d’une ville en harmonie avec la nature : un lac artificiel, un triangle qui renferme les bâtiments officiels, des zones résidentielles disposées géométriquement par rapport au centre et 12 millions d'arbres plantés. La ville devint officiellement capitale en 1927, avec l’inauguration du premier parlement (aujourd'hui à la pointe du triangle).


Le Parlement

Il n'y réside que 360.000 habitants mais comme la ville est neuve, bien organisée et construite selon des symétries ça me fait penser un peu à Singapour où j'étais 2 mois plus tôt. C'est construit un peu comme dans un jeu afin de maximiser l'espace. Cependant le pari est réussi, la ville semble être calme et agréable à vivre avec de grands espaces pour prendre l'air.


Elle manque juste un peu d'histoire. Mais c'est quelque part aussi le charme du pays. Il y a 220 ans, il n'y avait pas une ville, pas une maison, même pas un bar-tabac, rien. Sydney fut l'une des première ville bâtie car son port permettait, à l'époque, un accès aisé aux gros bateaux des explorateurs. Elle reste aujourd'hui la ville la plus étalée et la plus peuplée (près de 5 millions d'habitants).


Petite bibliothèque.
(National Library)

Le musée National d'Australie raconte notamment comment le pays a été exploré, par quels moyens, puis comment il a été exploité (les sous sols sont riches en minerais, charbon, uranium...) tout en parlant de la ruée vers l'or, une véritable épopée qui en a attiré plus d'un dans la deuxième moitié du 19ème siècle.

On continue la route vers la réserve de Tidbinbilla reconnue pour abriter le célèbre mammifère qui pond des oeufs, des kangourous et des so cuuuute koalas :)


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La Réserve de Tidbinbilla


Située à 40km au Sud de Canberra la réserve nous promet quelques agréables trails. L'un appelé "Le Sanctuaire" où vivent d'innombrables espèces d'oiseaux et le fameux ornithorynque que je m'impatiente d'observer.

Ce mammifère au bec de canard est en fait plus petit que je ne l'imaginais. Entre 40 et 50cm maximum. Il chassait quand j'ai pu l'apercevoir, je n'ai donc vu que son bec sortir de l'eau toute les 30 secondes et son corps plonger aussitôt après dans les profondeurs d'une mare.

Les kangourous étaient en surnombre en revanche et habitués à une présence humaine. On peut alors se permettre de les approcher un peu plus près que ceux que l'on croise sur les routes.

À vrai dire, malheureusement, il y en a tellement sur les routes d'Australie que les camions/Road train qui roulent toute la nuit les écrasent par centaines. Tous les 5 ou 10km, dans certaines zones, on en voit un sur le bas côté... D'un autre côté, les rapaces ne sont pas mécontents pour autant.



Mais dans les réserves s'ils sont protégés et je me suis longtemps amusé à les voir sauter au loin en groupe ou nous regarder, pantois, en train de mâcher une bouchée d'herbe coriace.


Enfin, lors du dernier trek, deux koalas étaient à l'entrée se satisfaisant de fraîche feuille d'eucalyptus à l'extrémité d'une branche. Tellement mignon. Une vrai petite boule de poil.


Voilà. Un mois de Road trip s'achève après avoir parcouru plus de 7600km. Anna me laissera près de Sydney où je rejoins une famille pour y vivre 2/3 semaines, les aider au quotidien, échanger sur nos cultures, et améliorer mon anglais évidemment :)



Espace défi Julie !

Couleur : Rouge, celle de la couleur de la terre saturée de fer
Animal : Le kangourou, ça va de soit :)
Goût : Celui de la liberté ;)
Lieux : Motor Car Falls, la chute d'eau la plus impressionnante jamais vue !
Musique : obligatoirement, après plus de 7600km, Let's Drive de Joe Bonamassa :)


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Merci de m'avoir lu et merci pour vos messages ! :)
C'était pas trop long j'espère :p

N'hésitez pas à commenter et à me rejoindre sur ma page Le Normand Itinérant !

Have a nice day !

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2 commentaires :

  1. Finalement, on dirait que l'Australie mérite sa réputation de pays mortel ! ;)
    Bonne route Flo !

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