23 septembre 2016

Le Brésil




Dire qu'il y a seulement un peu plus de 500 ans, un européen, un certain Christophe, découvrait l'Amérique (ou l'inverse plutôt, non ?). J'y pose le pied à mon tour. Il me suffit aujourd'hui de prendre l'avion et de patienter une petite journée. 4 avions différents en réalité, 16h de vol, 3 escales et -15h de décalage horaire depuis la Nouvelle-Zélande. J'ai failli arriver avant de partir.

Petite note : j'avais planifié mon TDM en passant par le Chili mais, c'est aussi en quoi consiste un voyage non planifié à la lettre, j'ai finalement choisi le Brésil.
Je vais où seules mes envies me guident...


Maintenant, les belles plages, le beau temps, la chaleur
et une nouvelle langue m'attendent, c'est parti !


Bonjour = Bom día [prononcez : Bom djia]
Bonjour (l'après-midi) = Boa tarde [Boa tardjé]
Merci = Obrigado/a
Au revoir = Até logo/tchao
S'il vous plaît= Por favor
Pardon = Desculpa


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São Paulo, la ville, la grosse ville, rien que la ville.


J'atterri à São Paulo avec des dollars néo-zélandais en poche. Je dois rejoindre Marie, une amie française, et essaie de changer magiquement mes dollars en reals. C'est toujours le premier petit problème en débarquant dans un nouveau pays, obtenir la monnaie locale. C'est bien connu à l'aéroport on ne fais pas les meilleures affaires, mais en particulier ici, les taux s'envolent : 20% de taxe. Quand je repense au fabuleux taux de change en Asie à 3 centimes de taxe... ça me fait rêver.

Je perds définitivement trop d'argent, j'essaie de retirer avec l'une de mes cartes bancaires (vous vous souvenez.. je n'ai toujours pas retrouver le code de l'autre...). Un frustrant et incompréhensible "fonds insuffisants" s'affiche à l'écran - je suis sûr d'avoir pourtant assez d'argent sur le compte. Mais les essais restent infructueux.

Marie me sauve la mise en m'appelant un "Uber" : 3 fois moins cher que le taxi et parfois moins que le bus. De ce fait, les brésiliens utilisent énormément ce service et les voitures Uber pullulent la ville. Faut pas dire, ça a un côté pratique.


Le chauffeur ne parle pas un mot d'anglais et moi pas un mot de portugais, un langage des signes improvisé mêlé à quelques rires passera le temps du trajet.

Deux sentiments se mêlent, il est étrange et plaisant à la fois de retrouver une tête connue à l'autre bout du monde, et particulièrement dans une ville immense de 12 millions d'habitants. Je passe donc ma soirée en charmante compagnie tout en parlant français pour ces retrouvailles. Marie m'héberge une nuit et dès le lendemain je reprends les bonnes habitudes : le couchsurfing ! :)

Ça fonctionne superbement bien au Brésil. Je reçois des dizaines d'offres ce qui traduit déjà un premier sentiment : les brésiliens sont aimables et prêt à rendre service.


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Je fais ainsi la rencontre de Tatiana qui vit dans un quartier sympa de la ville et des plus "safe". Elle m'hébergera 3 jours en toute simplicité et comme si, aussi incroyable que cela puisse paraître, elle me le devait. Je n'ai rarement vu pareille gentillesse. Je le note et le souligne. Un soir un plat brésilien, un autre soir un plat français :)


Elle m'indique, le lendemain, les lieux touristiques à proximité... et c'est ici que j'ai commencé par être déçu. Je n'ai certes pas foulé toutes les rues de la ville mais ses attractions restent très limitées. São Paulo n'est pas une ville touristique comme Rio de Janeiro pourrait l'être. D'ailleurs, pour y trouver une carte postale il faut se lever tôt.

J'me couche moins bête !
São Paulo c'est tout d'abord une puissance économique, la plus grande ville et en même temps la capitale du pays. La capitale ? On fait souvent la confusion entre São Paulo, Brasilia et Rio de Janeiro ...? Laquelle choisir ? La capitale économique du pays est bien São Paulo du fait de son gros quartier d'affaires, mais la capitale politique demeure Brasilia.


Au niveau des sites touristiques je noterais cependant, "El beco do Batman" : une rue attribuée aux artistes qui souhaitent exercer leur talent sous forme de graffitis. Une bonne initiative qui remporte un franc succès. Les dessins changent tous les 3 mois et deux ans d'attente sont nécessaires pour s'inscrire et obtenir l'autorisation de "graffiter" ! C'est par ailleurs le seul lieu où j'ai croisé quelques touristes.




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Les marchés quant à eux débordent de fruits locaux tous aussi juteux et savoureux les uns que les autres... Mangues, figues fraîches, de multiples variétés d'oranges, papayes, noix de coco... Évidemment, vous me connaissez j'ai goûter les mangues. Grosse déception, elles étaient presque trop sucrées ;)


Légèrement excentré, un immense parc réside dans la ville pour donner un peu de verdure. Je ne saurais nier que le vert se fait rare. Les arbres se comptent sur les doigts d'une main dans les rues. Cela rend un ton gris monotone qui peint finalement une ville entière.



Les brésiliens que j'ai croisé le reconnaissent en fait, je ne suis pas en train de mener un "complot anti-touriste", il se fait malheureusement de lui même. J'insiste cependant sur le fait que je ne suis resté que 3 jours et ne suis pas tombé sur un jour de carnaval, si connu au Brésil. Mon avis ne serait alors sans doute pas la même ?

Je quitte la ville un soir en prenant un bus pour rejoindre Florianopolis (une ville en mon nom ça ne se loupe pas!) où habite Fernando, un ami que j'ai rencontré en France un an plus tôt. En passant, cette ville a été nommée pour rendre hommage au deuxième président du pays à la fin du 20ème siècle, Floriano Peixoto, mais je me l'approprie un peu quand même.



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Florianopolis, ma ville à moi.


J'arrive au petit matin à "Floripa", selon le langage populaire, et mon couchsurfer, moniteur d'auto-école, m'emmène à son bureau. Le matin j'essaie une machine de simulation à la conduite et l'après-midi je subis la vraie conduite en ville des élèves. Ça a au moins l'avantage de me faire visiter quelques quartiers !


C'est ce que j'adore avec le couchsurfing. On ne sait jamais ce qui va arriver. Pour un peu, je paraphraserais Forest Gump et sa boîte de chocolat. Je m'accorderai simplement à dire qu'il y a autant de définitions du couchsurfing qu'il y a de couchsurfers.

Le soir, Raphaël m'accueille dans sa maison comme si c'était la mienne. Il me donne même son lit et ça lui semble tout à fait normal. Pour ma part ça me semble tout à fait gênant et débordant de gentillesse à la fois.



Le lendemain je commence à visiter un peu Florianopolis et ses jolies places. La ville est aussi connue pour compter de très belles plages. Je rencontre près de l'université Fernando qui n'a pas changé depuis un an, si ce n'est ses 30cm de cheveu supplémentaire. Il comprend l'espagnol, parle couramment français et anglais en plus de son portugais natal. Tranquille.


C'est un sentiment que j'apprécie : connaître un ami sur un autre continent, savoir que l'on peut compter sur quelqu'un même au bout du monde. J'apprécie mon tour du monde pour ça et je suis venu au Brésil en partie pour lui.

Afin de déranger le moins possible et en même temps rencontrer un maximum de locaux, je rencontre un nouveau couchsurfer tous les 2/3 jours. C'est aussi de cette façon que les meilleurs souvenirs se forgent.



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Lucas m'invite ainsi dans son petit appartement avant de partir loin et longtemps de son pays - un peu à ma façon. Le petit problème récurrent, c'est que je voyage sans téléphone depuis le début de l'aventure. Il me donne donc toutes les instructions à suivre pour trouver son appartement particulièrement bien caché.

Je monte une rue très pentue avant d'arriver sur un terrain vague puis continue non sans doutes sur un chemin de terre. Je reconnais le pont en bois qu'il m'avait mentionné de traverser. Un petit chemin en ciment circulant entre différentes maison remplies de bazar en tout genres aux abords m'amène finalement à un escalier en bois, menant enfin à l'entrée de l'appartement. Après cette course d'orientation, est-ce bien la bonne porte ?

Je frappe mais personne ne semble entendre. Il m'avait prévu qu'il fallait traverser l'appartement et qu'il y aurait peut être du monde. Mais finalement après la deuxième porte ouverte, à part deux plants de chanvre aux belles feuilles vertes symboliques, je ne trouve pas âme qui vive.


Par chance, un ami de Lucas passe par là et cherche également le personnage. Décidément. Cinq minutes passent et j'entends un : "Hey, j'ai trouvé Lucas, il est dans mon appart' !"
Hein ? Bon, ça n'a pas plus de sens que le reste, je suis ce jeune homme au sourire complice. Je trouve enfin quelques portes plus tard Lucas, allongé en train de se faire tatouer l'avant-bras par un ami, le sourire au lèvres, sincère : "Heyyy Flo ! Tu es le couchsurfer pas vrai ? Comment ça va ?".

Voilà, c'est exactement ça. On ne te connait pas mais tu es le bienvenu. "Tu seras mon dernier couchsurfer" m'avouera-t-il avec en train avant de prendre son billet d'avion.

Une drôle de cigarette aux lèvres, des petits singes au balcon venus voler une banane ou encore moi me balançant dans le hamac sont autant de scènes où il s'amusera à me répéter lors de mon séjour parfait : "C'est ça le Brésil".




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Lucas est un jeune étudiant qui semble vivre chaque jour avec une sérénité et une simplicité exemplaire. Il me fait découvrir de beaux coins et m'emmène déjeuner chez sa mère comme si c'était prévu. Celle-ci s'assure par ailleurs que je mange à ma faim, même si l'on ne se connait pas et que l'on ne peut communiquer faute à la langue. Le cœur sur la main, la main grande ouverte.

Cet accueil légendaire restera dans la mémoire à jamais. Je ne te connais pas mais je t'invite. Nous avons tant à apprendre, moi le premier. Je vais vite m'apercevoir que ce sentiment va s'extrapoler à tous les brésiliens que je rencontrerai. Omniprésent. Implacable. Infaillible.

Fernando m'emènera un soir à une rencontre couchsurfing et j'y rencontrerai deux brésiliens sympathiques et tout aussi fanatiques des treks que moi : Christoffer et Juliano. Ils m'invitent d'ailleurs à les suivre un samedi matin en compagnie d'un de leur ami, j'ai nommé Benhur. Himself.



Ils choisissent un trek où l'ont peut observer la plus grande plage de Floripa depuis le sommet d'une colline. Un trek de 4km avec d'un côté l'Océan Atlantique, de l'autre le lac salé Lagoa et ses maisons de plaisances. L'effort valait le coup. D'une part pour avoir fait la rencontre de ces 3 personnages, d'autres part pour les admirables points de vue et ses beaux clichés.




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Benhur m'invite même à squatter son appartement pendant que son colloc' s'est absenté. Benhur c'est le genre de gars qui respecte à la lettre l'idée générale que je me suis faite des brésiliens : super sympa et n'attendant rien en retour. C'est aussi le genre de personnage qui a toujours une histoire à raconter et, avec une bonne dose d'autodérision, toujours drôle et plus insolite que jamais. Il m'hébergera pendant 4 jours et ce fut mémorable.

Les amis de mes amis sont tes amis. Ça n'a jamais pris autant de sens qu'au Brésil. Si je prends la peine de vous raconter les détails de ces expériences, c'est en premier lieu pour vous sensibiliser sur les différences que j'ai ressenti dans ce beau pays tant elles m'ont touchées. Un pays qui cache des favelas et des zones "sensibles" mais aussi et surtout une gentillesse qui s'est exprimée à chaque instant de mon séjour. Un accueil exemplaire au fil de ces rencontres hasardeuses. Je suis redondant non ? Mais je ne m'en lasse pas.



Plus je reste dans cette ville plus j'ai envie d'y rester. J'ai adoré y manger d'ailleurs. En particulier leur farine de magnoc qu'ils accompagnent avec tout. Soit ils font une sorte de crêpe avec appelée tapioca - excellente avec leur "dulce de leite" ou accompagnée de fruits ! Soit ils saupoudrent cette farine sur de la viande et c'est étrangement bon ! :)
Je l'ai même testée avec du riz et des haricots rouges, ils en raffolent. Vous rajoutez un peu d'eau et vous avez l'estomac colmaté pour deux jours environ, pratique.

Mais je me pose tout de même la question : à quand les chutes d'Iguazu ? A quand les plus grandes chutes d'eau du monde ? À quand le franchissement de cette frontière naturelle vers l'Argentine ? Il y a environ 1000km à traverser en bus depuis Florianopolis, une petite nuit de voyage.

Le temps de dire au revoir à toutes les personnes formidables que j'ai rencontrée pendant ces deux grosses semaines, quelques soirées sympathiques et c'est parti.




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Iguaçu, Iguassu ou encore Iguazú :
pleins de noms pour un même chef d'œuvre naturel


Après avoir roulé pendant 16h depuis Floripa, j'arrive au petit matin à Foz do Iguaçu, la ville brésilienne au carrefour du Paraguay et de l'Argentine. C'est décidément la ville des superlatifs. En plus des chutes colossales qu'elle abrite, la ville s'est doté d'un barrage en amont de la rivière Rio Iguaçu et il s'agit là encore de l'un des plus grand du monde (barrage d'Itaipu). Il alimente au passage 50% des besoins en énergie du Paraguay.

Mais passons aux choses sérieuses. L'une des 7 merveilles naturelles du monde encore et toujours présente. Une quantité d'eau qui dépasse l'entendement sépare le Brésil à l'Est, le Paraguay au Nord et l'Argentine au Sud (6 millions de litres par seconde pour ceux à qui ça parle...). Il me fallait les contempler. Du côté brésilien mais aussi du côté argentin tant qu'on y est. Les points de vue diffèrent en ce que le Brésil offre une vue globale des chutes et l'Argentine... ah j'attends le prochain article pour ça ;)

Le sésame est à 57R$ (~18€) pour la journée. Il y a tant à voir ! 260 "sauts", étendu sur des kilomètres et le plus impressionnant, un regroupement de chutes parmi les plus hautes.




Une passerelle m'amène devant celles-ci à la fin du parcours. L'eau tombe dans une telle proportion et une telle vitesse qu'elle se pulvérise pour former des nuages de très fines gouttelettes.

Imprenable. Inimaginable. Les mots me manquent. C'est gigantesque et prodigieux. On n'a pas de mots pour ça. Je m'interroge toujours sur cette quantité d'eau.. à n'en pas douter il doit s'agir d'une des rivières les plus grande au monde.


Rendez-vous sous peu du côté argentin ..!! :)


Une photo, trois pays : le Paraguay au fond,
Le Brésil à droite et l'Argentine d'où je suis


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Espace défi Julie !

Couleur : Le blanc, la couleur des nuages formés aux chutes et en même temps
la couleur de l'âme des brésiliens, symbole de pureté.
Animal : Le Kaoti que l'on rencontre un peu partout près des chutes.
Goût : La farine de magnoc, j'ai adoré !
Lieux : Bon, et bien, cela va de soit, Cataratas do Iguazú !
Musique : Reconsider Baby de Joe Bonamassa, un peu de vrai blues pour une fois.


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Merci de m'avoir lu et merci pour vos messages ! :)

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À très bientôt en Argentine !
Have a nice day !










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