17 décembre 2016

Le Pérou




Je n'épiloguerai pas sur les merveilles que compte le Pérou. Ce n'est plus à démontrer, seul son nom suffit à faire rêver. De ses vestiges incas à sa capitale aux traces coloniales jusqu'au Nord du pays où l'Amazonie demeure (encore un peu si si...).
Sa gastronomie saura de même en séduire plus d'un. Plus raffinée qu'en Bolivie elle saura s'accompagnée à merveille d'un gorgée de Pisco, l'alcool local, ou d'une gorgée d'Inca Cola pour les plus téméraires (Coca goût Haribo...).



Arequipa, la ville touristique, chaude et colorée


Le trajet est long, très long. De Copacabana à Arequipa : 11h de bus. Il n'y a pourtant que 320km.... mais les routes boliviennes et péruviennes ressemblent plus à des chemins que des routes.

On arrive tout de même à bon port à 5h du matin. On trouve un hostel et mes compères Sam, Jas et Julie s'y endorment aussitôt - la nuit dans le bus ce n'est pas du 3 étoiles. Même pas une en fait. Dû à la qualité exceptionnelle des routes, ça tremble et secoue de partout, impossible de fermer l'œil.

Quant à moi, je préfère observer la cérémonie au rythme militaire du dimanche matin sur la place principale d'Arequipa. Cette dernière est dominée par une église d'une grandeur et d'une beauté arrogante. De plus, des arcs en pierre terminent de former le carré parfait de la place et offrent un charme inégalable sublimé par ses arbres exotiques.

D'ailleurs, beaucoup de bâtiments dans la ville gardent cette même architecture de pierre taillées grise/blanche. Des petites rues aux grandes places, cela rend une continuité, une trace de l'histoire, une note de toute beauté.


Arequipa est la deuxième ville du pays par sa taille (680.000 habitants) mais ses rues pittoresques et ses échoppes en tout genre participent grandement à l'attraction touristique qu'elle offre. Ce sera l'une des plus belles villes du Pérou que je visiterai.





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Le grand, très grand canyon, le canyon de Colca


On ne manquera pas de rappeler l'attraction touristique majeure, le Canyon de Colca situé non loin d'Arequipa, qui promet des vues uniques à travers un trek d'une petite vingtaine de kilomètres. Nous nous laisserons d'ailleurs tenter par ce trek qui descend jusqu'au fond du canyon pour y trouver une "oasis".


Nous choisissons de le faire seuls, sans guide. Il s'agit, en passant, du deuxième plus grand canyon au monde. De ce fait, la descente en 3h de marche selon une pente conséquente se fait sentir. Nous passerons la soirée à nous relaxer les pieds des 7h de marche de la journée dans la piscine d'une auberge à "l'oasis".


L'oasis est encore loin !


C'est étrange de se retrouver au creux d'un canyon aussi grand. On ne vient pas pour le levé ou le couché du soleil évidemment. Les murs de roches empêche tous rayons d'atteindre le fond avant 10h du matin.



Franchement on l'a mérité ! Nah !

On reprend la route de bonne heure et de bonne humeur : 2h15 de marche rapide sont nécessaires pour la remontée bien raide jusqu'à Cabanaconde, village repère où reprendre le bus vers Arequipa.

Ce qui reste incroyable ce sont les 6h de route nécessaire pour la rejoindre (~200km)... j'ai dû mal à m'y faire. Et ce n'est pas fini. Nous mettrons pas moins de 10h pour rejoindre ensuite Cuzco, ancienne capitale Inca, ville emblématique du Pérou pour accueillir non loin la célèbre cité déchue du Machu Picchu.

D'ailleurs, sur ce coup, nous osons le grand tour : le trek de Salkantay étalé sur 5 jours, avec le dernier jour cerise sur le gâteau, la visite de l'ancienne cité Inca. Pour les les grands monuments, les grandes expéditions !


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Cuzco et le trek de Salkantay


Nous parcourons les rues de Cuzco afin de dénicher le bon guide qui nous emmènera au Machu Picchu. Nous en profitons pour découvrir les artisanats locaux, très présents ici. Il ne faut pas s'arrêter dans la banlieue de Cuzco qui peut faire peur à première vue mais se laisser guider jusqu'au centre ville beaucoup plus joli ! Nous choisissons un tour pour 160$, 5 jours (des ânes porteront sacs et nourriture!)




Charme authentique garanti !


Je détaille légèrement le programme du trek si certains d'entre vous sont tentés par l'expérience ! :)

Réveil à 4h, départ en bus de Cuzco vers le début du trek avec 14 autres touristes venus explorer comme nous les paysages inaccessibles en voiture. Le premier jour, seuls 18 kilomètres nous séparent du refuge et la dénivellation est raisonnable. Les montagnes sont verdoyantes, en partie recouvertes d'eucalyptus, le trek qui sillonne et tutoie déjà les sommets des montagnes environnantes promet déjà de belles surprises.



Si vous êtes un chouïa imaginatif, regardez dans les nuages...
un continent apparaît !

Après une longue matinée de marche jusqu'au refuge, ce n'est pas réellement fini pour autant, car pour les gourmands un lac se cache en haut de la colline voisine au pied d'une montagne enneigée. Je ne suis jamais assouvi de paysages extraordinaires, c'est donc sans hésiter que je monte. En haut, je peux constater qu'en effet, l'eau y est d'une limpidité cristalline et le paysage qui l'accompagne divin.



L'une de mes plus belle photos durant ce TDM au passage ! héhé

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La nuit sera fraîche mais suffisamment reposante pour se lever à nouveau à 4h du matin et commencer les 22km de trek pour atteindre les 4800m d'altitude.... ça rigole déjà un peu moins.



En chemin, et après quelques gouttes de sueur il faut l'admettre, un lac aux couleurs turquoises contraste magnifiquement bien avec les montagnes enneigées à cette altitude. On apprécie le coulis de l'eau de la rivière qui nous accompagne depuis le début, elle est constituée directement de l'eau de fonte des glaciers, et entre autres, des glaciers de la montagne Salkantay.



Un bon repas au milieu des montagnes préparé par notre cuisinière attitrée et on redescend tout ce qu'on a monté le matin, sinon plus. Le paysage change, des montagnes rocheuses et des chemins pleins de caillasses, le trek nous guide à travers des montagnes couvertes de végétation, une "cloud forest". Nous dormons au milieu de celle-ci au soir avant d'entamer l'une des dernières partie le lendemain matin.

Nous longerons toujours la rivière au petit matin et finirons par la rejoindre en fin de journée. La partie de foot improvisée à 1500m d'altitude nous achève un peu mais les fruits de la passion trouvés sur la route ensuite nous requinquent ! :)


Nos pieds commencent à être fatigués des kilomètres parcourus - environ 70 jusqu'à présent. L'après-midi est relaxante cependant : sources chaudes pour détendre tous les muscles pendant 2 heures. 35°, trois piscines, c'est presque trop chaud. Se baigner dans un environnement pareil pour 2,50€, il faut le vivre.



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Après une dernière nuit en camping arrosée de l'alcool local, nous nous levons au matin pour une session de tyrolienne. Nous traverseront 4 à 5 fois un petit canyon accroché à un fil avant de rejoindre par bus Hydroelectrica. La station hydroélectrique est un point centrale dans l'expédition Machu Picchu.

À partir de là, deux choix : marcher jusqu'à Agua Calientes (Machu Picchu Pueblo) le long des rails sur 10km ou prendre le train pour la modique somme de 50€ (et même plus...). Evidemment, je marche, ça va sans dire ;)



Les 10km sont long mais la carotte est trop belle pour se laisser distraire. Agua Calientes ne sera pas la plus belle ville que j'aurais vu du Pérou mais son cours d'eau, ses ponts et la grandeur de son marché artisanal saura largement me faire patienter une soirée.


Artisanat impressionnant sur courges !

3h15, yeux grand ouvert. C'est ma 300ème journée de voyage et le Machu Picchu est à portée de pieds. Une belle coïncidence. Deux petits kilomètres suffisent pour rejoindre les portes d'entrée du trek vers le site. Les portes ouvrent à 5h et nous avalons les 1716 marches en 35 minutes pour rejoindre cette fois les portes du site Inca. Le Graal ! À partir de leur ouverture à 6h, une foule s'y engoufrera toute la journée.


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Le Machu Picchu ou la nouvelle 7ème merveille du Monde


Un peu d'histoire voulez-vous ? On estime le début de sa construction vers 1440 et les travaux durèrent un siècle ! Dans un même temps lorsque l'on observe l'assemblage et le taillage minutieux et extraordinaire des pierres... on le conçoit très bien.


Les joints entre les pierres ne laisse la place ni à la lumière ni à l'amateurisme. Ils sont mieux réalisés que dans n'importe quel château de France même si on ne compte pas une goutte d'un quelconque ciment.


Deux temps de construction peuvent s'apercevoir. Le temple du soleil par exemple construit dans un second temps tutoie la perfection, le modèle absolu d'une construction en pierre sèche. En plus du fait que les pierres possèdent une forme ronde et curve, elles s'épousent entres elles comme si depuis tout temps, elles étaient faites pour ce mur. La conséquence directe est l'importance qu'ils attachaient au dieu soleil.



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Depuis cette pièce, des fenêtres s'ouvrent par ailleurs sur les 4 points cardinaux avec une précision de plus ou moins d'un degré. Même votre smartphone n'en fait pas tant. Et plusieurs pierres imposantes taillées et laissées à même le sol redonnent les points cardinaux.

On peut terminer par dire qu'ils avaient peut être même connaissance des séismes et des dommages qu'ils pouvaient engendrer. De nombreux murs porteurs sont inclinés à 13° par rapport à la verticale. Les murs sont alors d'autant plus solides et n'ont plus besoin aujourd'hui de faire ses preuves puisque l'on peut toujours les admirer.


Dans un coin, il est facile d'apercevoir
l'inclinaison à 13° des deux cotés !

J'me couche moins bête
Comment taillaient-ils leur pierres ?
L'une de leur méthode consisterait à creuser un trou dans l'une d'entre-elle et d'y enfoncer un bout de bois puis de l'humidifier. Le bois s'élargi avec l'humidité puis finira par éclater la pierre (ils utilisaient également des marteaux en bronze).



Le Machu Picchu n'est pas le nom Inca de cette cité. Aucun document n'a su le révéler avec certitude (Pikchu ? Picho ?). Le nom de la montagne où repose la cité sert donc de prête-nom. Machu Picchu viendrait du quechua, machu : vieille, et pikchu : montagne.


Ensuite le lieu à été choisi pour plusieurs raison. Le conditionnel est toujours d'actualité mais on pense que la hauteur leur permettait de se sentir plus proche du ciel et donc des esprits/dieux et autres êtres des cieux.
Dans un même temps, cela pouvait aussi jouer le rôle de sécurité et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle n'a pas été découverte lors de la première "visite" des conquistadors espagnols.


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Les terrasses dont les ruines demeurent parfaitement bien en place montrent qu'il cultivaient des légumes et/ou céréales comme la pomme de terre ou la canne à sucre. De plus, on sait qu'ils renouvelaient la terre tous les deux ans afin de garder une certaine richesse et assurer une bonne production.


Machu Picchu aurait pu être une des résidences de l’empereur Pachacútec. Cependant, quelques-unes des plus grandes constructions et le caractère cérémonial des bâtiments montreraient que l'édifice servait aussi sur un plan religieux. On croit aujourd'hui que seul des personnes ayant eu un haut rang dans leur hiérarchie sociale y habitait (gouvernement, religieux).

Au passage, depuis 1983, le site est classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. On considère toujours encore aujourd'hui cet édifice comme une œuvre maîtresse de l'architecture Inca.


Lorsque notre guide nous fait ses adieux, il nous reste à monter "La Montaña" (la montagne du Machu Picchu) et ses 1800 marches. Après 45 minutes de douleur on peut admirer de loin - de très loin - le Machu Picchu et tout son environnement. Nous sommes alors plus haut que sur la montagne voisine du Wayna Picchu. Nous dominons les environs jusqu'à plusieurs dizaine de kilomètres à la ronde.


La redescente se fait bien mais se fera sentir, particulièrement dans les cuisses le lendemain. En effet, si on cumule en une journée, nous avons monté et descendu près de 7000 marches, ça commence à compter (sans compter les 10km qui suivent pour regagner à nouveau Hydroelectrica..).

C'est avec hâte que l'on souhaite s'enfuir ensuite du ballet incessant non organisé des bus et des chauffeurs criant des noms à tout va pour récupérer quelques clients pour le trajet jusqu'à Cuzco. Organisation à la péruvienne ! ;)

(Tout ce raffut pour battre encore des records : 230km, 7h de bus haha!).



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Paracas et les îles Ballestas


Je quitte ma troupe multiculturelle pour me ballader avec Émilie, une française rencontrée dans le Nord de l'Argentine un mois plus tôt. Nous nous dirigeons avec son ami chilien Felipe vers Paracas, un village connu pour être situé non loin des îles Ballestas (aussi appelée les "Galapagos du pauvre", c'est pour nous!) mais aussi pour abriter une réserve nationale.

Nous prenons l'option en deux jours. Nous visitons le premier la réserve nationale à vélo. Pas moins de 45km sont nécessaires pour faire un petit tour dans ce parc géant. La "playa roja" saura offrir de beaux contrastes tandis que le reste des formations rocheuses ne seront pas plus impressionnantes que les plages normandes. Malheureusement c'est vrai, très souvent quand c'est unique et majestueux je le clame, alors quand ça n'est pas fantastique, il n'y a pas de raison que je me retienne.

( Pas de photos ici. J'ai perdu quelques dizaines de photos dont celles-ci dû à un transfert sur une clef USB de mauvaise qualité...)


En revanche les dunes sont d'une grandeur phénoménale et c'est cela qui est d'autant plus impressionnant.

Le lendemain ce sont les îles Ballestas que l'on découvre en bateau. Des milliers d'oiseaux y ont élu domicile et y compris des lions de mer présents en quantité spectaculaire.

Le séjour à la plage se termine, nous nous dirigeons à présent vers Lima. Pour une fois le bus longe la côte et seules 4h sont nécessaires pour atteindre la capitale. Lima qui abrite pas moins de 10 millions de personnes avec sa banlieue... le tiers de la population du Pérou !


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Lima, la cité étape


On ne pourra pas dire que la capitale est une ville très touristique. Bien sûr, la vieille ville et ses églises tiennent une place importante mais les attractions restent minces.


Comme d'habitude je retrouve la manie de faire succéder toutes les échoppes d'un même type dans une même rue. Ici des marchands de vitres, ici de bois, ici d'acier, ici de meubles...
"Un meuble monsieur ? Non ? Un lit alors ?". Ils ne doutent de rien, mais ça prête à sourire :)


Petit étage entier de chaussures...




Le temps est venu pour moi de m'envoler vers de nouveaux horizons encore une fois. Direction les États-Unis, direction San Francisco !


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Espace défi Julie !

Couleur : un bleu/vert reflété par ce beau lac de montagne
Goût : celle d'une bonne soupe à notre cuisinière durant le trek de Salkantay.
Animal : l'âne qui, contre toute attente, soulage les fardeaux des péruviens très régulièrement !
Lieux : sans vraiment y réfléchir, le Machu Picchu évidemment !
Musique : Colour and shape, Joe Bonamassa.

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Merci fidèle lecteur/lectrice de m'avoir lu ! :) je vous sais toujours plus nombreux et ça fait plaisir !
Le dernier article sur les États-Unis paraîtra incessamment sous peu ! =)
Attention ne manquez pas le dernier ! De très belles photos sont à venir !!

Entre temps on se retrouve sur la page du Normand ! ;)






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