26 janvier 2016

Cambodge - Siem Reap - Phnom Penh





Le Cambodge c'est avant tout un peuple qui se remet doucement de ces blessures sous le dictat des Khmers Rouges. Heureusement aujourd'hui le pays se modernise ... mais pas dans tous les domaines. Il y la 4G mais peu de ramassage de poubelles par exemple, ce qui laisse des rues et des portions de fleuve parfois sales... quel dommage.

Bref, pour venir au Cambodge, à Siem Reap exactement, j'ai pris un bus à partir de Bangkok. Ils prévoient 7h de trajet mais y'en à plutôt 9 avec la douane, le tout à 750 bahts.

Il me doit de narrer l'arrivée que je redoutais à Poipet (poste frontière très emprunté pour rejoindre le Cambodge depuis la Thaïlande). C'est comme je l'avais lu mais on est toujours plus surpris quand on le voit de ses propres yeux et surtout, quand on le vit. En résumé, c'est une ville très sale et pauvre, où les enfants mendient, avec beaucoup de casinos (les thaïs y viennent régulièrement), des arnaques en tout genre et une odeur de corruption qui pique le nez.

Bon, c'est parti, vive l'ambiance. Le bus nous lâche près d'un bureau pour faire le fameux visa. Des personnes passent devant moi et déjà, c'est pas net. Ils réclament 1400B par là, sinon plus (~36€). Nous savons tous très bien que le visa est officiellement à 30$. Poursuivons notre chemin entre les arnaqueurs qui vous aguichent et viennent de toutes parts. Il semble qu'il y ait un bureau plus loin plus officiel. Effectivement. On aperçoit des gardes un peu partout dans ce bureau avec un uniforme qui parait officiel. Deux formulaires sont à remplir, à chacun son stylo. Ensuite on fait la queue et on distingue blanc sur bleue une pancarte bien visible "Visa tourist : 30$". Je m'étais informé et je savais à quoi m'attendre. Comme prévu, il y a un carnet sur le bureau quand vient votre tour : 30$ + 100B. Ben voyons. Frais d'encre ? Usage du tampon ? Électricité du ventilo ? Tous les prétextes sont bons pour vous prélever quelques billets mais je fais signe de ne rien comprendre et tends mes 30$ en regardant la pancarte (la vraie!). Un des gardes voit que je ne marche pas dans leur jeu et me demande d'aller sur le côté. Très bien. Je laisse passer 2/3 personnes et refais la queue. Re-bonjour, je tends mes papiers et une photo d'identité prévue à cet effet, le même garde me met sur le côté mais avec un autre douanier cette fois. Il range mes papiers et les tend dans le bureau du visa. Yes ! Une petite bataille de gagnée. Les filles que j'ai laissé passer devant moi ont payé 200B, et en quelque sorte, ont payé pour moi aussi.








Ça m'aurait coûté de payer ces 100B (2,50€) supplémentaires. D'abord parce qu'avec cette somme en Thaïlande tu manges deux fois. Ensuite parce qu'entretenir la corruption n'est pas mon fort.

Quand on dépasse Poipet, on voit à 40/50km au loin des deux côtés de la route. Il n'y a pas beaucoup d'arbres, surtout des champs ou des prés. Ça fait une impression qu'il n'y a rien à la ronde. D'ailleurs il n'y a rien. La route menant à Siem Reap n'est pas difficile, pas besoin de GPS, y'en à qu'une et c'est tout droit. Ce qui est impressionnant c'est combien le Cambodge est plat. Partout. Jamais une descente, jamais une côte. Pour faire du vélo tranquillement c'est l'idéal, surtout par 34°C.


Siem Reap ou en littéral, "Le Siem vaincu". Petite anecdote historique. Ça remonte à quelque temps, 1515-1556, cette emplacement est renommé ainsi après que le roi Ang Chan ait surpassé son envahisseur siamois. Vous pourrez la ressortir en soirée et vous penserez à moi ;)

Évidemment si je viens à Siem Reap c'est pour voir La ville mais aussi et surtout les ruines d'Angkor (j'abandonne toute idée de jeu de mots mauvais).

La ville, ce sont quelques routes en bitume et toutes les autres en semi terre, semi caillou, semi bitume. Il y a 15 "laundry" par rue et pas mal de guesthouse / hostel. Certains restaurants se mettent à vendre de tout pour gagner leur vie : nourriture, remplissage de bouteille d'eau, location de vélo, cocktail et bières, cigarettes (qui entre nous ici rendent les fumeurs heureux : 0,15€ le paquet), laundry, billard... Tout je vous dit !


J'ai longtemps admirer la vue sur la Siem Reap River le soir quand quelques lumières aux abords sont allumées. Des bancs sont éparpillés également sur ses flancs et beaucoup de cambodgiens y viennent flâner ou flirter. Des charrettes système D sont également présentes ici et là pour venir y satisfaire sa p'tite faim ou sa gourmandise. Autrement beaucoup de restaurants proposent des plats originaux Khmers qui ressemble un peu à la cuisine thaï, tout aussi bon.





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Un beau temple est à voir au sein de la ville ainsi que deux marchés. L'un touristique où tout est augmenté d'un dollars ou deux. L'autre plus local, beaucoup plus grand et plus relatif à la vie cambodgienne. On y trouve surtout de la nourriture et dans quelles proportions ! Une allée dédiée aux fruits, une aux légumes, une à la viande, une aux poissons, une aux bijoux.... Il y a énormément de variétés de légumes et d'herbes ce qui rend les étales très contrastés.


En revanche, ils sont souvent à même le sol ou sur un carton et les scooters circulent entre deux. C'est local. Même le mec qui achète son kilo de bananes vient en scooter. Imaginez donc l'ambiance d'un marché immense sur le sol, avec des rues étroites, un poisson a éviter qui a sauté de son bac, plein de monde à pied et en scooters... La description ne saurait être parfaite sans ajouter la douce note de musique incessante des klaxons. Parce que oui, du coup, tout le monde gêne tout le monde. Mais ça a son charme en fait :)


Il y a également la Pub Street qui est à Siem Reap ce que Kao San Road est à Bangkok. Un rassemblement d'occidentaux venu boire comme s'ils étaient chez eux et ne cherchant pas le dépaysement. La bière à 0,50$ ou 1$, ça donne des idées.

Ce serait incomplet de décrire le Cambodge sans parler de la circulation. Normalement on roule à droite mais c'est pas flagrant. On roule un peu plus à droite qu'à gauche dirons nous. Comment décrire l'indescriptible. C'est l'anarchie. Il n'y a que très peu de feux et de ce fait aux carrefours c'est la loi de la jungle. Si t'arrive vite et que t'es gros, tu passes et on te laisse passer. Si t'es Flo en vélo, tu t'écrases et t'attends. Erreur ! Ne jamais stopper son véhicule sinon on ne passe jamais. Toujours avancer un petit peu quitte à faire freiner d'urgence les autres. Mais tout le monde fait comme ça, et certains ajoutent le langage klaxonien. Un ou deux tut-tut plutôt faiblards : "j'arrive, je te dépasse, fais en sorte que ça se passe bien". Deux ou trois tut-tut prononcés : " Pousse-toi rapidement, de toute façon je passe". Deux ou + si affinités : "tu gènes, dépêche, je veux doubler".



Pour doubler justement il n'y a pas trop de règles, gauche ou droite. En fait je crois que la règle est simple, ils font au plus court. Les panneaux n'ont de sens que pour les moustiques. La rue en sens interdit ? Pas grave ! Le feu est rouge ? Pas grave ! Contre-sens ? Pas grave. On peut aisément se retrouver en train d'être doubler et se retrouver en même temps en face quelqu'un. C'est commun. Il y aurait des milliers d'exemples à évoqué mais vous avez saisi. Au début ça semble invraisemblable puis on s'y fait. On fini même par y prendre goût. ;)


J'adore la posture du bonhomme sur leur panneau "passage piéton" :)

La monnaie est assez étrange aussi. Devrais-je dire les monnaies. Ici on paie en dollars USD et en riels. 1$ = 4000 riels. Si c'est 1,75$, tu donnes 2$ et on te rends 1000 riels. J'ai jamais vu ça.


Je me retrouve avec des bahts, des dollars, des riels, des euros...

Après m'être renseigné sur l'introduction du dollars au Cambodge j'ai compris quelques trucs.

Petit paragraphe d'histoire. D'une part le pays connait des périodes difficiles dont la révolution des Khmers rouge (mouvement politique et militaire qui dirige d'une main de fer le Cambodge de 1975 à 1979). Le pays connaîtra des génocides et une perte de 20% de sa population à cause de ce régime on ne peut plus totalitaire. La monnaie est devenue incertaine d'autant plus que la devise est de faible valeur. D'autre part, entre 1990 et 1992 le taux d'inflation atteint 200%, le riel ne vaut plus rien. Les cambodgiens n'ont plus confiance en leur monnaie nationale. Plutôt que de se promener avec des liasses de billets ils préfèrent une monnaie sûre, le dollar. Depuis ça n'a pas changé et voilà pourquoi j'achète ma main de bananes 1$.


En parlant de bananes... faut pas en laisser 2/3 sur ton vélo sinon ça disparaît !


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Parlons du réel but de ma venue ici.
Angkor Wat. La célèbre cité de pierre bâtie entre les années 800 et 1200.


Elle s'étend sur 400km carré mais la zone touristique s'étend plutôt sur 100. J'ai pris un passe 3 jours (40$) pour avoir le temps d'admirer l'étendue des travaux et leur beauté. Dès le 1er jour je me suis levé tôt pour avoir un "sun rise" au dessus de Ankor Wat lui même. L'un des plus grand, entouré d'un immense lac carré. De 150 à 200m de large sur des kilomètres de long. Impressionnant.
À l'époque ils ont du creuser ça avec leur bras, je peine à imaginer le travail colossal ! Mais ça c'est pas grand chose encore à côté des temples construit. Des pierres à n'en plus finir et de toutes les tailles sur des longueurs et des hauteurs qui ne sont pas à l'échelle humaine. Je me demande encore où ont-ils pu trouver toutes ces pierres en fait.


J'ai enchainé la visite des temples tous aussi extraordinaires les uns que les autres durant le 1er jour. À noter qu'ils sont bien entretenus, solidifiés, certains sont même reconstruit quand les pierres sont tombées. Mais ça prend du temps de bouger et d'assembler sans ciment des pierres de 100/200kg comme à l'origine.


Détail qui a son importance pour l'anecdote : les temples sont plongés dans la jungle et énormément de feuilles mortes tombent recouvrant ainsi tout ou partie des monuments. Des dizaines de personnes s'emploient donc naturellement tous les jours à ramasser ces feuilles dans les moindres recoins ! Même dans des endroits inutiles d'ailleurs, certains balaient la forêt. Un peu trop de zèle peut être ! Extraordinaire.




Le 2ème jour je suis allé me promener d'avantage dans la campagne. Les cambodgiens vivent juste à côté de temples millénaires, le contraste vaut une photo.
Mais en errant dans les petits chemins perdus et non touristiques on est étonné et émerveillé. Ici les enfants sourient quand ils voient passer un hommes aux yeux ronds et certains discutent. Ils parlent bientôt aussi bien anglais que moi même s'ils n'ont que 7 ou 10 ans. Tous ne vont pas à l'école, ou alors juste l'après midi. Les parents n'ont parfois pas assez d'argent pour assurer leur scolarité. À la place ils essaient de vendre des babioles à l'entrée des temples pour gagner quelques dollars. J'ai rencontré deux frères à l'auberge où j'étais. Pour économiser de l'argent, l'un va à l'école puis enseigne à l'autre le soir ce qu'il a appris. Ils font comme ils se débrouillent !


La campagne cambodgienne est magnifique malgré une certaine pauvreté. Les dizaines d'enfants qui partent à l'école en uniforme bleu et blanc, les vaches qui pâturent à côté sous les palmiers dans un champ de riz asséché...


Voilà un beau décor de film. Se promener avec un vélo dans ce coin c'est royal, on va partout et sans bruit. Ce n'est pas le cas des convois de tuk-tuk pour touristes.




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Je quitte Siem Reap le 21 janvier pour la capitale : Phnom Penh. J'ai pris un bus de nuit mais j'ai eu du mal à fermé l'œil. Arrivé, les tuk-tuk s'évertuent à crier, à te convaincre de prendre leur tuk-tuk. Pas de bol, je préfère marcher.

Phnom-Penh est plus construite que Siem Reap et les routes sont en bitume. On dirait un petit Bangkok mais avec beaucoup plus de scooters et de motos en tout genre. Je suis arrivé vers 6h du matin, les gens ici font leur gym dans la rue avec des machines publiques. Mais certains agitent leur bras de manière aléatoirement bizarre. Ou encore cette dame qui piétine depuis 15 minutes à côté de moi. Bon admettons. À côté du confluent du Tonle Sap et du Mékong, le levé de soleil était magnifique. Sympa pour le sport matinal et pour moi qui n'a pas beaucoup dormi cette nuit.


Pour gagner leur vie ils imaginent tout, une dame se promène avec son pèse personne et m'a demandé si ne voulais me peser. Je pense pas avoir grossi tant que ça en 15 jours, non merci !

Ici plus qu'ailleurs tout se passe dans la rue. De la coupe de cheveux à la réparation de la moto. D'ailleurs à force que tout se passe dans la rue les trottoirs libres deviennent rares. On se retrouve souvent à marcher sur la route entre les scooters.

Quand on s'assoit dans un restaurant dans la rue ou ailleurs, on a très souvent du thé vert glacé en guise de pichet d'eau. J'adore ça en fait ! C'est vraiment excellent et c'est tout bête. Quand il fait 30°C ou plus, ça passe tout seul. Également quand on commande un plat tel que "fried rice with [insert your meat here]" ils donnent un petit bouillon de légumes/herbes. Et ça aussi j'adore ça ! Il y a une herbe particulière dedans qui donne un joli petit goût, je ferai mes recherches pour mettre la main dessus ! Bref, j'adore la cuisine khmer ;)




J'aurais pu visiter plus de choses à Phnom Penh dont deux lieux en mémoire aux victimes des khmers rouges. Mais je me suis informé pour connaître l'histoire et je n'avais pas une réelle envie de visiter les prisons vides et les lieux où des gens ont été torturés à mort...
Heureusement il n'y a pas que ça, il y a aussi le palais royal où le roi vient séjourner de temps en temps. Peut être un peu trop protégé d'ailleurs. Les routes à côté sont fermées en permanence et quand on paie la visite on ne peut même pas rentrer à l'intérieur du palais. Vous pouvez juste voir l'architecture extérieure.


Heureusement j'ai terminé mon séjour en passant quelques heures à Kien Svay, un village à côté de Phnom Penh. J'y suis allé en vélo comme tout bon sportif (haha) et j'ai été servi. Le vélo sur les grosses routes du Cambodge est à bannir. On ne fait que respirer les gaz d'échappement des autres tout en plissant des yeux autant que possible pour éviter la poussière permanente de rentrer dans les yeux. Sacré expérience. J'ai fait 50 bornes comme ça, dans 10 ans je m'en souviendrai encore !


Ça c'est la pompe à essence !

Bref, arrivé là-bas, le clou en vaut la chandelle... à condition de trouver l'endroit. Aucun panneau. J'ai dû parcourir de nombreux petits chemins avant d'arriver au Graal. Un grand marché où les poissons et les différentes viandes grillent directement sur les étalages. Comme toujours, on retrouve un beau contraste avec les couleurs des légumes et des nombreux fruits exposés, parfois inconnus.


Quelques dollars plus tard je me retrouve en train de grignoter une grosse brochette de poulet dans un hamac avec une bière juste au dessus de l'eau dans des petites cabanes de bambous. Ouahou ! Tous ces mots là ensembles dans un aussi petit coin c'était juste un petit paradis. ;)


N'hésitez pas à commenter ou à me poser des questions,

tchuss et merci de m'avoir lu ! :)














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