21 août 2016

Nouvelle-Zélande - Road-trip (1ère partie)


Le workaway s'est passé à merveille. J'ai d'ailleurs écrit un article concis sur ces belles expériences. Je décide 2 semaines auparavant de partir en road-trip dans l'île du Sud et poste une annonce à tout hasard pour trouver un(e) travelmate. Camille, une française, a les mêmes dates que moi, c'est parti pour 28 jours !


Ce que représente les 4500km parcourus :)

Un démarrage difficile


Je réserve le van via Internet, et prend un billet d'avion aller-retour Wellington-Christchurch. Débuter le voyage à Christchurch s'avère être plutôt classique et pragmatique, c'est quelque part la capitale de l'île du Sud. À Wellington je rencontre Camille pour la première fois et l'on fais connaissance dans l'avion. Enfin l'avion... le coucou. C'est plus approprié. Direct sur le tarmac, j'ai rarement vu un aéroport aussi petit (pourtant celui de la capitale !).


Une heure plus tard, depuis l'aéroport de Christchurch, on cherche à rejoindre l'agence de location du van. On tente le stop et 3mn suffisent pour qu'une belle berline s'arrête. Un pilote d'avion de ligne vient de finir sa journée et nous prends de bon cœur. Classe. Il nous dépose juste devant l'agence de location. Sympa.

Je paie la caution de 3000$ et je récupère le van. Ça, c'est ce qui était prévu. La version sans trucages, c'est que j'ai oublié le code de ma carte bleue (oui, bon ça va.. je vous entends ricanner d'ici). Mais de toute façon, le montant est tellement énorme que ma banque refuse le paiement. Bon. Le road-trip prend un bon départ.


L'homme au sourire agacé reste les yeux fixés sur son terminal bancaire tentant de trouver une solution au problème. Après une demi-heure de manipulation de sa machine, il essaie une x-ème fois avec un montant de 2000$. Ça marche. Il reste tout de même 1000$. Après une petite discussion avec le patron, et au vu du miracle déjà accompli, ils se passeront du reste. Bon. Le road-trip prend un bon départ !

En tout et pour tout, le van coûtera 860$ pour 28 jours sur la route. C'est le moins cher, c'est Wicked Campers. Il s'agit à proprement parlé d'une grosse voiture, automatique (grrr), mais avec toit panoramique et tout équipée pour la cuisine et le couchage. Parfait. J'apprendrai même plus tard que c'est une 4 roues motrices, d'où sa consommation folle plutôt élevée.



*****

Canterbury, la diversité des côtes Est et Sud


On prend la route vers le Sud, longeant la côte Est du territoire. Les baies de sable blanc et les plaines de moutons rasés sont au rendez-vous. Les lions de mer et les plages de nidification pour pingouins se font aussi de plus en plus fréquentes.


Si, si, il y a bien un pingouin sur la photo,
à vous de le trouver !

De toutes les attractions touristiques je nommerai spécialement la plage aux drôles de cailloux, "Moeraki Boulders". Une série de pierre ronde sur la plage, un peu comme tombées du ciel.


Ensuite, le "Nugget Point" et son phare sondant les environs pour une belle série de clichés.


Les chutes d'eau McLean et Purakaunui sont également à ne pas manquer. Une fois de plus, après un agréable petit trek en forêt, la nature nous en a mit plein la vue.
Est ce que je dois mentionner que j'ai fais tomber les clefs dans la rivière en voulant prendre une photo ? Mais que je les ai ensuite adroitement récupérées ? =p


Je vous présente McLean


Et Purakaunui !

Nous sommes allés quasiment tout au Sud de l'île du Sud. Le vent y était d'une force et d'un froid inouï, ça ne donnait pas envie de rester plus longtemps. Haha

Pour être honnêtes, nous avons tout deux hâte d'apercevoir les Alpes répartis sur toute la côte Sud-Ouest. Nous dévalons, impatients, la côte Est et Sud en 4 jours. Les plages sont belles mais ne valent pas les montagnes que nous découvrons à partir de Riverton.



*****

Le Southland, les Fiordlands


Le plus dur ici, et plus généralement sur toute la côte Ouest, c'est de ne pas s'arrêter toutes les cinq minutes prendre une photo. Dans les fiordlands la nature prends tous ses droits, et c'est pour notre plus grand bonheur.

Soudainement les bas côtés de la route reflètent le même blanc que le sommet des montagnes qui s'élèvent à présent devant nous. Ces petits cristaux d'un blanc noble tapissent également les plaines avoisinantes où les moutons paîtrent rassemblés comme pour se tenir chaud.


Nous poursuivons la route tout en s'émerveillant des grands espaces jusqu'à Manapouri où une magnifique plage autour d'un lac nous attends mais surtout le fameux Kepler track !


J'me couche moins bête !

En Nouvelle-Zélande, 9 "Great Walks" sont banalisés et couvrent une distance allant de 32 à 78km faisable en 3-6 jours. L'un d'eux s'étend même sur 145km et se parcourt en kayak. Ces grandes randonnées, comme on les appellerait chez nous, sont très célèbres dans le pays et comprennent de nombreux chalets où passer la nuit entre randonneurs. Le Milford Sound track ainsi que le Kepler track en font notamment partie.



Parlons-en du Kepler track. Nous démarrons le trek par un des fameux pont suspendus qui parsèment la Nouvelle-Zélande lors de traversée de rivières. Cela donne tout de suite une ambiance à la marche. Quand bien même on n'a parcouru que 100m sur un chemin bien banalisé, on se croit tout de suite parti à l'aventure ou sur les pas d'Indiana Jones. Quelques pas plus loin, des racines aux branches, les arbres sont recouverts de dizaines de variétés de mousse. Si l'on oublie un moment le coulis de l'eau entre les racines et son tapis vert, la forêt paraît figée dans le temps. Une variété de mousse forme une quantité impressionnante de guirlandes d'un vert clair au bout des branches qui contraste magnifiquement bien avec les feuilles d'un vert plus sombre.




*****


Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour imaginer une forêt hantée sortie d'un Walt Disney ou encore un sentier de course poursuite aux tons dramatiques. Je me l'a joue Peter Jackson mais force est de constater qu'avec des paysages de la sorte, il est aisé d'imaginer des scénarios de long métrage. Fin de la digression.


Ces 18km sur le Kepler track étaient épuisant et ressourçant à la fois. Ces grandes et imperturbables forêts vous apaise l'esprit même si l'on ne peut dire que j'étais particulièrement sous pression. Haha

Remis de mes émotions (et de mes tentatives de scénarios de grande fiction) nous enchaînons la route vers Milford Sound. Immergé dans les fiordlands, le micro-village cache le trek élu meilleur au monde en 2008. La route à partir de Te Anau serpente entre les montagnes au milieu de la vallée et des forêts humides. Un détail intriguant tout de même, nous croisons des voitures, des vans et même des bus par dizaines. Le trek du Milford Sound est définitivement très connu ! Jusqu'au moment où un 4x4 s'arrête pour nous prévenir qu'en cause d'un risque d'avalanche trop important la route est close.


Nous comprendrons le lendemain que tout le monde a quitté les lieux et que nous sommes quasiment les seuls touristes dans les fiordlands. Ça donne un côté seul au monde que j'apprécie en fait.

Arrêtés sur un parking, on entend soudain des bruits étranges. Je surprends un kea en train de savourer mes essuie-glaces. Hey ! T'es mignon avec tes plumes aux reflets vert mais - je prends une photo - OUST ! Pas vraiment sauvage, il n'apprécie pas le lave vitre autant que mes caoutchoucs d'essuie-glaces. Il s'envole pour finalement atterrir 10 secondes plus tard sur le toit... pour dévorer mes joints en caoutchouc. On ne sait toujours pas ce que les keas ont à aimer le caoutchouc... j'en recroiserai plus tard et ce sera le même combat. Gros mystère !

Le kea, en passant, est l'unique perroquet des montagnes dans le monde, endémique de Nouvelle-Zélande. Il en resterait à l'état sauvage environ 5000...



*****


Après une nuit sous une pluie à surprendre une vache normande, nous nous levons au petit matin pour commencer les treks aux environs. Le Milford track n'est pas le seul à cacher de belles surprises - et au vu des conditions on s'en passera. Le trek du Lac Marian par exemple nous déverse ce que la nature peut faire de plus beau. Nous sommes sur des sentiers couverts de neige, entourés de montagnes, versé de ruisseaux, de rivières ou de torrents, le tout immergés dans une forêt humide. C'est une compilation de ce qu'un backpacker-aventurier-photographe comme moi était venu chercher :)


Vous connaissez ce sentiment après une dure épreuve, l'impatience et la joie de découvrir la récompense ? Et à l'inverse, la frustration que l'on peut ressentir lorsque la carotte qui nous a fait avancer disparaît (la faute à un lapin) ?

C'est peut être la plus belle chute d'eau du monde mais si vous n'avez fait que 100m pour l'atteindre vous n'y attachez pas le même intérêt que si vous avez traversé une jungle sur 10km. Vous voyez où je veux en venir. Ce trek de "seulement" 3,6km nous l'avons surmonté dans la neige pour découvrir 2h plus tard notre Graal : un lac gelé entouré de monts enneigés couverts d'une légère brume afin de lui donner un ton fantastique, comme si ça ne l'était pas déjà. Un formidable trek et une belle carotte.


Néanmoins sur le chemin du retour une petite panique m'envahit. Après un long temps de marche passé à conquérir cette montagne, je m'aperçois en descendant que je n'ai plus les clefs de voiture... Vous allez me dire j'accumule les bonnes anecdotes. Je redescend donc en 1h légèrement pressé par la conscience d'un road trip qui pourrait mal se finir. Si je les ai perdues sur le sentier, vais-je les retrouver ? Peu de chance. Si elles sont restées sur la voiture, vais-je la retrouvée ? Pas beaucoup mieux.

Nous sommes à 150km de la première ville... je préfère pas y penser. J'arrive en sueur au parking pour finalement voir qu'elles m'attendaient sagement sur la porte. Oups. Hourra !


Paysage sur la route de Milford

Nous reprenons et finissons la "Southern Scenic Road" qui a su nous emmener selon des courbes magnifiques dans des lieux tout autant surprenants. Cette "route scénique" ne pouvait se terminer sur de plus belles couleurs. De Dunnedin sur la côte Est, en passant par Invercargill au Sud, elle demeure sinueuse à souhait. Elle finira de nous promener sur le versant de la montagne et au-dessus d'un immense lac avant d'arriver à Queenstown.




*****

L'Otago et la région des lacs


Queenstown, c'est une petite ville alpine qui s'abrite d'un cadre environnemental exceptionnel. Toutes ses maisons sont au pied des montagnes et le lac donne leur reflet par jour de beau temps. Les activités sont tout autant nombreuses que les touristes : tour de bateau-jet, tour scénique, croisière, ski, saut en parachute...


Camille me confie qu'elle n'est visiblement pas faite pour l'aventure en van et reste à Queenstown. Je continue donc la route seul... Let it be !


Après avoir fait le tour de la ville je prends la route vers Wanaka. Il s'agit d'un village bercé par des flots de touristes, encore une fois venu skier ou simplement admirer son lac et profiter de ses randonnées. C'est justifié, les randonnées sont particulièrement plaisantes. Pour ma part, j'emprunte avant le couché du soleil un trek menant à un beau point de vue sur Wanaka et ses montagnes en arrière plan.



Lorsque le ciel au crépuscule est sans nuages, les montagnes arborent des couleurs rosées et violacées signature d'une belle journée. Enfin, lorsque la nuit tombe sans être éclairée par notre satellite naturel, une pluie d'étoiles illumine littéralement le ciel. À savoir que l'altitude et l'absence de pollution (lumineuse et chimique) aident grandement. À ce propos, cette région compte la première de l'hémisphère Sud ainsi que la plus grande "International Dark Sky Reserve". Cette aire de 4300km² est reconnue comme comptant l'un des ciels les plus illuminé au monde. C'est classe non ?

Je commence vraiment à me plaire dans ce van, pour explorer un pays il n'y a rien de tel. Comme tous les jours, je ferme la glacière machinalement après chaque utilisation. Mais finalement en y pensant, je me demande si c'est pour garder le froid, ou empêcher mes deux tranches de jambon de geler ? Près des montagnes enneigées, je vous avouerai que les nuits sont fraîches. Ce n'est qu'une fois après avoir dégelé le pare-brise à l'intérieur du van un matin que l'idée de fermer la glacière m'est paru pas si mauvaise.



*****


J'emprunte la "gravel road" menant au trek du Rob Roy Glacier. 30km de trous et de cailloux plus tard j'arrive devant une autre merveille de la nature. (Note à moi-même : je vais manquer d'adjectifs et de superlatifs).


Une employée de l'i-Site (office du tourisme) m'avait pourtant dit que le trek était praticable. Mais ne plus voir le tracé du sentier à cause d'un mètre de neige, j'ai connu plus trivial. Un cadeau d'une avalanche certainement, c'est le risque l'hiver.
J'ai néanmoins pu admirer le glacier Rob Roy sur le versant de la montagne opposée à la mienne ainsi que la rivière aux couleurs bleutées m'accompagnant tout le long du trek. Au cours de la montée, une vue sur 180° me laisse également aphone. Je suis loin de repartir déçu.



Afin de m'imprégner pleinement de la culture néo-zélandaise, tout en y étant invité, je profite d'être à côté d'un exploitant vigneron pour y tester mes papilles. La spécialité de la région est le Pinot noir mais ils produisent également (à ma grande surprise) du Gewürztraminer et du Sauvignon blanc (ce n'est pas aussi bon que du vin français mais chut!) ;)


Elles sont pas mal les vignes ici hein ?

J'me couche moins bête !

La Nouvelle-Zélande c'est aussi un pays qui a pour politique le rejet du nucléaire pour leur production électrique. Près de 32% de leur électricité est renouvelable (dont 50% provenant de barrage). Engagé dans l'environnement vous dîtes ? Oui, mais pas sur tous les plans. La Nouvelle-Zélande c'est aussi 14 parcs nationaux qui couvrent 12% territoire. Enfin en ce qui concerne la faune et la flore, de nombreuses espèces animales et végétales sont uniques : le kiwi, le kea, le dauphin d’Hector… 80% des 2500 espèces végétales sont natives de cette région du monde. Ce qui leur est dommageable ce sont les centaines, sinon milliers, d'hectares de forêts simplement balayé. Parfois ils sont replantés... parfois. Comme s'il n'y avait pas assez de plaine pour moutons. Pour rappel les kiwis sont moins de 2 millions à habiter l'île du Sud.


Petit bémol également à propos du "freedom camping". Les lieux pour camper gratuitement en pleine nature sont très réduits en Nouvelle-Zélande quand bien même ils sont équipés de toilettes. Pour ne pas avoir d'ennuis il faut être "self-contained" c'est à dire ne rejeter aucuns déchets. Sur des aires de conservation et protection de l'environnement je le conçois très bien, mais à l'inverse il est parfois toléré, à côté du lac Pukaki par exemple, alors que le site ne possède pas de toilettes. Excès de zèle ou défaut d'information ?


*****

Ça s'arrête comme ça un peu en queue de poisson... mais pas d'impatience la suite ne saurait attendre bien longtemps ! et la suite est là !

En fait, c'est de la faute à blogger qui n'accepte pas trop de photos en un seul article... bref.

Lien vers la deuxième partie de l'article :)





Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire