5 juin 2016

Australie - Le road trip (1ère partie)



Je me sens tout chose. L'Australie qui m'a toujours paru à l'autre bout du monde (enfin, en fait c'est plutôt vrai, c'est à l'antipode de la France quasiment) m'est maintenant sous les pieds. Je vais enfin pouvoir goûter au plaisir du road trip australien tant convoité et si connu. Les milliers de kilomètres peuvent maintenant défilés, I'm definitely ready to hit the road !


Voilà à quoi correspond 7600km

*****

Un atterrissage sur un autre continent


J'atteri à Darwin après seulement 2h40 de vol depuis Bali auxquels il faut rajouter 1h30 de décalage horaire.

Mon ventre gargouille à l'aéroport :
- Un sandwich monsieur ?
- Oui, combien le petit en bas là ?
- 10,90$.

Heu... Il doit y avoir erreur, j'ai cru entendre 10,90$ ? Non non, c'est bien ça. 11$ ce morceau pain avec trois trucs dedans. Il n'y avait absolument rien d'autre et c'était le moins cher. Ventre 1 - 0 Portefeuille. Une bouchée, un dollar.
Au petit matin je sors de l'aéroport à pied pour éviter de payer 18$ le bus (même à Paris c'est moins cher, pour dire) ou 30$ un taxi pour 10km. Et l'autostop marcha très bien :)

Les auberges de jeunesse sont complètement différentes de celles que j'ai vues auparavant en Asie. C'est grand, il y a la piscine, la cuisine toute équipée et tout le monde se cuisine son truc (le resto est tellement cher...). Ça me change de la street food asiatique à 1 ou 2€ au coin de la rue.


Je fais pas un peu superman là ? Non ?
Bon d'accord.


Autrement Darwin est une paisible petite ville de 80.000 habitants dont seul le bruit des Harley semble perturber le silence qui y règne. Le centre ville est paisible et joli notamment grâce à son parc donnant sur la mer. Suffisant pour faire une belle photo d'un coucher de soleil :)

Je rencontre Anna, une américaine en Road trip depuis 9 mois en Australie. Elle a acheté un van à Melbourne, a remonté la côte Ouest et descend maintenant au centre jusqu'à Adelaide puis Sydney en passant par Alice Springs. La route me va, c'est parti !

Au programme pendant ce mois de road trip, visiter le maximum de parc nationaux et s'émerveiller devant la faune et la flore (près de 90% de la faune d’Australie ne se rencontre nulle part ailleurs!). L'Australie compte plus de 500 parcs et ils couvrent près de 4% du pays (j'en visiterai 6) ! Parmi ceux là, 12 sont inscris au patrimoine de l'UNESCO.

Commençons par l'un des plus luxuriant, le parc de Litchfield. Dû à sa position au Nord du pays près de Darwin il y règne un climat tropical, et c'est pour notre plus grand plaisir. ;)



*****

Le Parc national de Litchfield


Deux jours surprenants et saisissants tant par la beauté des paysages que par la diversité de la faune et de la flore. C'est l'un des parc nationaux le plus récent d'Australie mais ses 1.500km² ne manque déjà pas de vous surprendre.

Le parc est abondamment servi en eau ce qui fait que l'on peut se baigner ces deux jours dans de nombreuses cascades et piscines naturelles dans une eau cristalline et chaude à souhait. Ça fait rêver hein ? Ce n'est que le début. Les photos parleront d'elles même et certainement beaucoup mieux que par des mots.




Le panneau qui rassure


*****

Le Parc national du Kakadu


Le parc le plus grand d'Australie (20.000km²) et classé au patrimoine mondiale de l'UNESCO. Une ligne impressionnante de rochers de 100 à 200 m de hauteur forme sa frontière naturelle, un escarpement qui serpente sur quelques 500 km à travers l’Est du Kakadu. Au pied de celui-ci court à l’infini la grande plaine de Kakadu, pratiquement vide de toute habitation, jusqu’à la mer d’Arafura.

En saison sèche, les rivières se transforment en grand marécages et deviennent le fief des crocodiles marins, des bêtes pouvant atteindre une taille de 5 ou 6m de long (ma maman me demandait alors de faire attention aux scorpions haha). Mais ce n'est pas tout, on y trouvera également des serpents venimeux, des buffles, des centaines d'oiseaux différents (dont beaucoup de perroquets) et pour terminer beaucoup d'araignées de la taille de ma main. Voilà, le décor est planté, les réjouissances peuvent commencer.



On parcourra des centaines de kilomètres au sein de ce parc pour accéder à ses nombreux treks et points de vue saisissants. Tous les lieux touristiques sont bien indiqués et très souvent des panneaux explicatifs (tant sur la faune ou la flore que sur la géologie) parsèment les treks ce qui permet d'en apprendre d'avantage.


Vous voyez ce que je veux dire ?

Nous passerons notre premier couché de soleil à Ubirr, un rocher particulièrement haut donnant sur un grand espace vert, la plaine du Kakadu. On pourrait se croire en Afrique ! Malheureusement, il y avait un peu trop de nuage pour admirer le soleil et ses reflets mais la vue était prenante.



*****


Nous continuons les deux jours suivants à parcourir le parc : de nombreux treks toujours plus époustouflant et toujours très diversifiés mènent à des points de vue toujours plus spectaculaires. Des envolés de perroquets rouges, roses, blancs, verts ou encore noirs parsèment le ciel lorsque l'on s'en approche tandis que des aigles filent à l'horizon en quête d'une proie ou, malheureusement, d'un cadavre de kangourou.


Le dernier jour nous découvrons les chutes "Motor Car" les yeux ébahis. Une agréable surprise que de contempler une chute de 30m ou peut être plus dans un environnement sans artifices. Les pierres qui jonchent la rivière qui suit son cours dans la forêt font de cet endroit un lieu vraiment unique. De plus, la chute est l'une des plus impressionnante que je n'ai jamais vu, tant par sa hauteur que par son débit.



D'anciennes traces des premiers hommes sont visibles ici et là sur les pierres qui bordent certains treks. Des peintures aborigènes qui peuvent remonter jusqu'à 20.000 ans. Oui, oui. Et on estime à environ 50.000 ans l'arrivée des premiers Hommes en Australie.


Certaines peintures sont plus récentes, "seulement" 5.000 ou 10.000 ans, mais tout de même, la conservation de celles-ci est spectaculaire. Il s'agit d'un mélange de sang animal et de terre fortement concentrée en fer (la couleur rouge de la terre australienne vient d'ailleurs de là : le fer s'oxyde et rouille, la terre rougit). Le mélange peut alors pénétrer la roche jusqu'à 10mm de profondeur ! Les atomes de fer seraient en effet l'idéal pour pénétrer la porosité de la roche, d'où une excellente conservation dans le temps... De vrais artistes !



*****

Argent, tu ne m'achètera pas !


Cette anecdote nous a été raconté par un Ranger au cours d'un trek et commence par un fait que vous ignorez peut-être : l'Australie détient 35% des réserves mondiales d'uranium ! Malheureusement les terres près du parc du Kakadu y sont justement bien approvisionnée...

Différentes compagnies se sont donc empressées de demander l'accord auprès des communautés aborigènes pour forer ces terres comme le veut la loi. Les dollars font bonne impression et c'est contre une simple somme d'argent que les riches compagnies obtiendront un accord.

Un aborigène a cependant opposé un refus de forage durant toute sa vie sur ses terres. Aujourd'hui, dernier membre de sa communauté, il se demande ce qu'il adviendra de sa propriété après sa mort car, comme le veut la loi ancestrale, ce sera alors la communauté voisine qui parlera à sa place (et non selon sa volonté..).

Celui-ci s'est alors battu pour défendre son terrain de toute exploitation qui dénaturerait alors les paysages majestueux situés à la frontière du Parc du Kakadu.


L'UNESCO a répondu positivement à sa requête et a classé ce site en tant que patrimoine mondial et donc non exploitable par quelconque industrie. Aujourd'hui le parc entier du Kakadu est classé par l'UNESCO.
Happy story ! Merci à eux :')


On notera en même temps un petit rappel historique. Les anglais (et plus généralement les européens) ont commencés à coloniser l'Australie en 1788, c'est tout proche. Au début seulement des prisonniers que l'on ne savait plus où placer accostaient près de la ville de Sydney actuelle, puis peu à peu des colons ont débarqués dans le but de fonder une famille et travailler.

Les aborigènes ne sont aujourd'hui encore pas adaptés au nouveau style de vie et au nouveau système mis en place par les européens. Ils semblent perdu en ville et une majorité ne travaille pas. Ils sont aujourd'hui un peu plus de 600.000 sur les 24 millions d'habitants que compte le pays. Le racisme semble être malheureusement présent des deux parts... Les deux cultures ne fusionnent pas ou peu. Ce n'est d'ailleurs qu'en 1967 qu'un référendum donne enfin le droit aux Aborigènes à la citoyenneté australienne.

Le saviez-vous ?
Le Didjeridoo est un instrument à vent utilisé pendant les rituels aborigènes. Il est fabriqué à partir d’une branche ou d'un tronc d’un jeune eucalyptus creusé par des termites. Chaque Didjeridoo est donc plus ou moins unique ! Il a été découvert en Terre d’Arnhem, dans le Northern Territory, et est très certainement aujourd'hui l’instrument de musique le plus ancien au monde !



*****

Un moustique ça trompe énormément


Le seul petit hic dans cette aventure, c'est la nuit. D'une part il fait très chaud et très humide - je sue comme un buffle durant toute la nuit. D'autre part, et c'est le pire, des millions de moustiques ont élu domicile près des campings, ou plutôt, ils ont choisi les emplacements des campings près des marécages où logent les moustiques. De ce fait on est littéralement submergé par des centaines de ces petits insectes en quête d'une goutte de sang. On doit bouger en permanence pour éviter de se faire piquer, chaque soirée, chaque matinée, même pour manger, ça devient une danse rituelle (façon danse du feu).

Une nuit, après avoir passé 2/3h en vain à écraser ces satanés insectes contre les parois du van, alors que la moustiquaire semblait ne pas faire son effet, on décampe. On traverse alors un orage de dimensions sans pareil : les nuages noirs était illuminés par des éclairs en permanence tandis que la pluie battait son plein (the not come down rain, comme ils aiment l'appeler ici, ça fait sens). On trouvera finalement vers 1h du matin un freecamp sans moustiques et avec une température plus clémente, l'effort en valait la peine !



Sur la route en continuant vers le Sud, on fait un saut aux chutes d'Edith où comme d'habitude on pourra se baigner et se prélasser quelques heures. Deux superbes cascades formant deux piscines géantes naturelles. La vie est dure.



No comment.


*****

Le Parc national d'Elsey


Deuxième détour, le Parc de Mataranka.
Il possède les plus grandes sources thermales du Territoire et l'entrée est gratuite, je ne demande rien d'autre. C'est presque invraisemblable, des piscines naturelles et des cours d'eau chauds au sein de la forêt comme sortie de nulle part. On peine à y croire et pourtant, lorsque l'on y trempe le pied, l'eau est bien à 34°C. Le must c'est que l'eau est limpide à souhait et que des tortues peuvent apparaître en train de nager sous vos pieds ! Beau détour.



Les kilomètres défilent dans le bush sur une route qui file toujours droit et entre les termitières et les fourmilières que l'on pourrait compter par dizaines de milliers. Ces constructions sont juste incroyables tant par leur quantité que par leur grosseur. Certaines peuvent dépasser les 2m de haut ! C'est impensable pour un insecte aussi petit (environ 200x sa taille). Imaginez que cela équivaut à une construction de 300m ou plus si on rapporte ça à notre taille. Chaque maison, une tour Eiffel ! Hop ! Au boulot !



*****

Un van, ça trompe aussi énormément.


On croise de nos nombreux australiens faisant la même chose que nous mais avec un 4x4 et une caravane ou même un bus (pour toute la famille!). On croisera également des "road train", un camion style américain tractant 3, 4, voire parfois 5 remorques, un véritable convoi. Les distances entre les principales villes d'Australie sont tellement grandes qu'ils rentabilisent au maximums les trajets.


C'est d'une tout autre dimension qu'en France. Par exemple, prenez Darwin et la grosse ville suivante vers le Sud, Alice Springs : 1500km (excepté Katherine à 300km).
Il y a bien des petits villages sur la route mais il s'agit parfois juste d'une roadhouse où faire son plein.
La traversée de l'Australie c'est 3.200km du Nord au Sud et 4.300km d'Est en Ouest.


Where there is nothing, the beginning of everything ? =)

L'objectif étant d'atteindre les parcs nationaux de West MacDonnell et d'Uluru (Ayers Rock, photo en tête de l'article) nous continuons de descendre vers le Sud.


La consommation moyenne du van doit se situer aux alentours de 10L/100km, et pourtant nous nous contentons de ne rouler qu'à 80km/h ! Je ne sais même pas ce que fait le moteur avec ces 10L puisqu'il n'a aucune reprise, aucune puissance. Pour être franc, j'ai doublé 1 camion, une fois, sur les 7600km parcourus. Le reste du temps on a l'impression de gêner ou on se fait doubler, même par d'autres vans. C'est affligeant.


Là j'ai l'air content, mais en fait ça me fait
pas vraiment marrer de remplir le réservoir.

Je critique car c'est pas économique mais c'est drôlement pratique (quand il n'y a pas de moustiques). Un matelas nous attends chaque soir à l'arrière et Anna à même aménager un espace cuisine avec frigo intégré, quel luxe. Bref, un van de backpacker.


Nous arrivons à Alice Springs et nous faisons le décompte des choses qui déconnent sur le van. La vitre coté passager qui doit rester soit fermée soit complètement ouverte sinon le verre s'en va, l'autre vitre qui devient impossible à fermée, la ventilation principale qui fait des siennes (qui marchait après un bon coup de pied dessus avant) et depuis peu, le moteur qui broute. On s'inquiète un peu mais finalement un mécano nous confirme que la faute revient à la mauvaise qualité de l'essence. Très bien, un nouveau filtre et ça va mieux. What's next ?
(D'autres emm***** viennent juste après, pas d'inquiétude)


*****

Le Parc national de West MacDonnell


On poursuit la route du côté Ouest d'Alice Springs pour s'engager sur une voie mythique. La route au cœur des Monts de MacDonnell Ranges semble perdue au milieu de toutes ces collines et de ces montagnes. Les formations rocheuses sont impressionnantes, d'un côté une vraie barrière de roche longe la route pendant des dizaines de kilomètres, de l'autre des montagnes laissant passer de minces filet d'eau ou des rivières. On vient d'ailleurs pour ça principalement, admirer les multiples gorges présentes tout au long de cette route et réaliser le trek menant au point de vue pour admirer la chaîne de montagne jusqu'au Mont Sonder.





Le trek monte comme il se doit, mais en haut,
sacré point de vue.



*****

Fin de la 1ère partie !
Je vous retrouve pour une 2ème partie, plus courte, ici :)

Merci !




4 commentaires :

  1. Trop bien 😊,sa donne plus qu' envie, tu vas pouvoir nous écrire un livre a ton retour tellement il y a de choses a raconter et a vivre en Australie. Vivement la 2 ieme partie. Merci flo. Gros bisous

    RépondreSupprimer
  2. Comment va ta famille en Australie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Salut Louis !
      Ça va très bien merci!
      J'ai quitté ma famille australienne pour le pays des kiwis ! Mais ils vont tous très bien également ;)

      Supprimer