16 mars 2016

Vietnam - Hanoï - Sapa



Troisième et dernière partie sur le Vietnam à moto !
Pour rappel, j'ai choisi de partir depuis le Sud (Ho Chi Minh) jusqu'au Nord (Hanoï). Le voyage aura finalement duré un mois et demi.

Cette partie concerne Hanoï, la capitale, ainsi que le Nord du pays.

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Province de Lào Cai


Il s'agit de la région très (trop) réputée pour abriter la petite ville de Sapa. Wendy ne peine visiblement pas à grimper ces montagnes qui n'en finissent plus, un col après l'autre, la fatigue ne semble pas l'atteindre (contrairement à moi). Les températures plus fraîches se font sentir à chaque kilomètre supplémentaire parcouru. Je double un grand nombre de poids-lourds qui n'arrivent pas à passer la seconde et des voitures sur le coté qui ont pris chaud dans le froid. Avant que mon tour ne vienne, Sapa pointe le bout de son nez.


Enfin Sapa... ce n'est pas comme je l'imaginais : un petit village perdu dans les montagnes avec 3 hostels de backpackers et des rizières partout le bordant. Je demeure encore dans un monde en rose avec des paillettes. Sapa, qui devait être il y a 10 ou 20 ans un village authentique de montagne habité par ses différentes ethnies et ses coutumes, est maintenant devenue une ville pour touristes.

Déçu je suis. Je peux donc trouver dans ce village réellement au bout du monde, mon sac Northface, manger une pizza et dormir dans un 4 étoiles. Vous voyez où je veux en venir ? Ce resort qui se construit à la place des rizières pour avoir "LA vue" pour "LE touriste" ça ne m'énerve pas, ça m'assomme.

Si je voyage ce n'est certainement pas pour aller dans une chaine de restaurant ou d'hôtel. J'étais heureux d'être séparé de cette ville dans un hostel au bord d'un village, lui traditionnel, où vie une ethnie : les Mong. Comme les 53 autres ethnies qui peuplent le Vietnam ils ne parlent pas vietnamien, ou très peu, mais leur dialecte radicalement différent.



L'ethnie des Kinh est majoritaire à 85%, ils parlent la langue nationale (vietnamien) et peuplent les plus grandes villes comme HCM ou Hanoï. Les 53 autres se partagent les 15% restant et deviennent donc très minoritaires...

Je dois avouer que les demoiselles Mong sont toutes plus ravissantes les unes que les autres, leur visage connait le froid des montagnes et la rudesse de l'hiver mais il est rempli d'innocence. À cela s'ajoute un sourire sincère et un regard profond à travers leurs yeux noirs qui ne me rend pas insensible.

Je ne vous cache rien, ma plume s'est peut-être emportée. Cependant, je ne voulais pas mâcher mes mots sur mon court passage à Sapa tant sur ses agréables surprises que sur ses moins bonnes.

Heureusement, les hectares de rizières les unes en dessous des autres dessinent toujours un paysage unique que l'on admire sur les flanc des montagnes et ce, pendant des dizaines de kilomètres. Des champs de théiers tapissent les cimes d'un beau vert clair également. Parfois ces deux cultures se talonnent, avec pour seul frontière quelques palmiers. C'est un paysage à voir une fois dans sa courte vie.



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Le Vietnam n'en était cependant pas là il y a quelques années. En 1980, le pays devait importer des milliers de tonnes de riz pour nourrir sa population. Ils ont aujourd'hui pris leur revanche. Derrière l’Inde et devant la Thaïlande, le Vietnam se classe dorénavant au deuxième rang mondial des exportateurs de riz (et au cinquième rang mondial pour la production !).

J'ai quitté cette belle contrée par la route QL32 qu'un belge m'avait conseillée à l'auberge. Merci à ce backpacker, très bon choix de route, les paysages étaient grandioses. Même si l'on peine à effectuer chaque kilomètre tant les routes serpentent entre les montagnes, c'était un réel plaisir que de les emprunter. En haut des cimes on peut deviner du regard la route que l'on s'apprête à arpenter plus loin sillonnant les flancs des montagnes. Ces dernières sont par ailleurs toutes vêtues d'un chapeau blanc, j'ai flirter avec leur nuages une nouvelle fois.

Incroyable également, la chute de température lorsque l'on quitte une face ensoleillée de la montagne pour une autre non ensoleillée. Le changement est brutal, peut être 7/8° de différence en quelques dizaines de mètres. J'avais déjà pas très chaud...

Je n'en fini pas d'arpenter cette route et les 340km que je dois faire pour rejoindre Hanoï me paraissent relativement long. Même si l'on ne peut nier que la route est très belle, toute la journée sur la selle d'une moto donne mal au dos. Depuis le matin jusqu'au soir j'ai le temps de faire 190km environ le 1er jour. Les locaux semblent aussi surpris de me voir que moi de voir un mécano dans le creux d'une vallée à 50km de tout.









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Hanoï


Je rejoins donc enfin la capitale pour y séjourner quelques jours et surtout pour vendre ma Wendy. Et ce n'est pas de tout repos, j'en parle d'avantage dans l'article spécial Motorbike ;)

Du fait d'avoir passé beaucoup de temps à ça je n'ai pas visiter beaucoup Hanoï. J'ai tout de même eu le temps et les occasions de rouler de nombreux kilomètres dans les rues et celles-ci ne manque pas d'originalité. En particulier dans le vieux quartier. Bien sûr, je veux parler des célèbres 36 rues ou quartier des 36 corporations (cuivre, tissu, poulet, bambou, herbes médicinales chinoises, charbon, bananes...pour n'en citer que quelques unes).


Comme un peu partout au Vietnam les commerçants vendant ou proposant les même services se regroupent. Ainsi, on peut voir 5 ou 10 magasins les uns à la suite des autres vendant la même chose. Mais c'est l'une des forces d'attraction et de spécificité du Vietnam, il n'y a pas de grandes surface comme chez nous, tout s'achète sur le trottoir ou dans un petit magasin. On est communiste ou on l'est pas. La concurrence existe mais n'est vraiment pas perceptible. Combien de fois un cuisinier m'a recommandé un autre restaurant que le sien. Combien de fois une banque m'a dit d'en aller voir une autre ! Cela rend compte aussi de l'honnêteté et de la gentillesse des vietnamiens.


Je retrouve des pagodes ici et là éparpillée dans la ville ainsi que des églises. Une petite note s'impose peut être à ce propos. Beaucoup ne font pas la différence entre pagodes et temple. Pourtant elle est majeure, il ne s'agit pas du même type de croyances.

Je préfère utiliser le terme de "croyance" puisque le bouddhisme n'est pas une religion à proprement parlé. On croit en beaucoup de concepts abstraits au Vietnam dont la prospérité ou la chance par exemple.

Les pagodes sont construites par les bouddhistes et peuvent être encouragées par la population locale ou différentes autorités via des donations. Elle est régulièrement édifiée sous forme de tour de plusieurs étages et est consacrée au culte de Bouddha. Mais, c'est là que ça peut devenir confus, différents autres cultes peuvent avoir une place au sein de la pagode via l'édification d'un autel par exemple. Ainsi, le confucianisme, le culte des ancêtres et le taoïsme peuvent trouver leur place. On peut aussi trouver des autels moins importants pour les âmes des morts.

Les temples sont des lieux de recueillement et de prière construit par la population. On peut trouver des temples à l'effigie d'un roi, d'un génie (génie de la mer, des montagnes, du vent...) ou encore d'un saint (qui peuvent être des êtres imaginaires ou ayant existés).
Souvent, dans un abus de langage, on utilisera le terme de temple même pour l'édifice bouddhiste...
Voilà, c'est un peu complexe je vous l'accorde, mais j'espère que cela aura apporté un point de clarté. Ou pas.


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Je termine ce voyage d'un mois et demi en éprouvant une petite tristesse. J'ai réellement apprécié me promener sur plus de 4000km en moto à travers les villes, villages et campagnes du Vietnam. J'ai mangé, souvent grâce aux locaux, de nombreux plats et spécialités vietnamiennes succulentes. J'ai côtoyé tous les jours de nouvelles personnes toujours très aimables pour m'aider à parcourir leur pays. Oui, je pars aujourd'hui avec d'excellents souvenirs et en versant une petite larme.



J'ai maintenant hâte de découvrir les paysages et le peuple lao après avoir connu la chaleur humaine des vietnamiens.

Je fini par un trajet en bus direction Vientiane. Après tant de kilomètres avec Wendy, ça me paraît un peu étrange, ce n'est pas moi qui conduit. Mais d'humeur sympathique, je laisse faire.




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Merci de d'avoir lu cette série ! J'espère que les articles sur le Vietnam vous ont plu et qu'ils vous on rendu un peu plus curieux. Vous irez peut être un jour et me racontrez ? :-) Je vous réserve encore des surprises pour les suivants ;)

N'hésitez pas à réagir ou demander des infos par commentaires ici ou sur facebook Le Normand Itinérant !

À bientôt ! :)


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