28 mars 2016

Laos - Vientiane - Luang Prabang



Le voyage depuis Hanoï aura duré en tout et pour tout 24h avec pas moins de 4 transports différents.
Moto-taxi, taxi, bus, tuk-tuk. Rien que ça. Comptez 2h30 à la frontière pour obtenir 2 tampons et un visa.

Leur langue peut se rapprocher du thaï compte tenu du fait que le royaume du Siam a régné auparavant sur le pays (particulièrement au 19ème siècle). Ils n'utilisent pas l'alphabet latin mais on peut transcrire dans le nôtre : parlez quelques mots lao !

Bonjour = Sa bai dee (sa wat dee en thaï !)
Merci = Kawp jai
Au revoir = La kone
Excusez-moi = Kho tod
Combien ? = Thao dai ?
S'il vous plaît = Kaaluna

J'essaie de mon mieux d'apprendre les premiers mots de chaque pays quand bien même la prononciation n'est pas toujours aisée. Même si les locaux vous tendent des "hello", ça leur fait toujours plaisir en retour d'entendre un "sa bai dee" :)


Au poste frontière

Tout commence par cette étape. En fait, pour être exact, on est encore au Vietnam. On ne pourrait qualifier d'extrêmement honnête le petit bonhomme à l'air nonchalant assis derrière le guichet côté vietnamien :
- "One dollar for stamp."
Quoi ? Un dollar pour un tampon ? Un dollar pour ta poche ? Jamais ! Je sais que ce tampon est gratuit, seul le visa est extrêmement cher payant.
- "I don't have one dollar" rétorquais-je tel un Lucky Luke du porte feuille.
- "One dollar for stamp."
Ok, je crois savoir où va mener ce dialogue.

J'insiste tout de même mais un touriste danois pris de compassion me tend un dollar. Haaaa perdu. Consécration, enfer et damnation. Je le prends contraint, paye, et contribue à cette petite corruption perpétuelle. Le vert kaki de son costume et les médailles qu'ils portent pour ce prestigieux travail ne m'autorise pas à le saluer poliment du bras droit. Je rembourse le danois côté laotien, il avait besoin de son dollar.

Le périple au Laos sera de courte durée mais déjà les premiers kilomètres franchis, je pense à revenir un jour. C'est précipité, peut être. Mais laissez-moi vous vanter les atouts de ce pays.


Vientiane

Le Laos c'est 6,7 millions d'âme réparties sur 236.800km² (environ la moitié de la France). Rendez-vous compte que toute la population lao peut tenir dans Hanoï, en étant large. Venir de la capitale vietnamienne à Vientiane c'est passer d'une grosse ville qui grouille à mon village un jour de marché. Vientiane doit être la plus petite capitale d'Asie, mais pour moi ça ne lui enlève rien, bien au contraire (environ 130.000 âmes sans la périphérie). C'est calme, on circule sans klaxon et des règles semblent être mises en places. Rien que ça, ça repose.


Vientiane, 8h30 du matin, un jour de semaine.

Les laotiens m'ont paru tout de suite très sympathiques et souriants. Même la catégorie du 2ème, voire 3ème âge, connait quelques mots d'anglais. C'est tout de suite plus facile.

Le coût de la vie est sensiblement plus élevé qu'au Vietnam, mais soyons honnêtes, ça ne fera pas de trou dans le budget.

Figurez vous que le tant convoité banh mi est de retour en version laotienne. Je suis aux anges !
5.000kips le bon sandwich garni de plein de trucs (je ne vous la refait pas en entier).


C'est dément.


*****


J'apprends qu'il y a un "arc de triomphe" lao, j'enchaîne le pas. Un peu moins imposant que le "nôtre" mais tout de même. 10.000kips plus tard, en haut, on surplombe la ville pour quelques clichés sympathiques. On pourra reconnaître, qu'à l'image du Vietnam, le gouvernement est dirigé par un parti communiste unique vu leur drapeau fauscille et marteau sur fond rouge attaché par ci par là.


Les laotiens commencent à adopter les croyances bouddhistes à partir du 14ème siècle. Environ 60% de la population s'y adonne aujourd'hui.
De nombreux temples sont à voir, dont le Wat That Luang Tai. Un autre Bouddha allongé s'y trouve (symbolise la fin de vie de Siddhartha) ainsi qu'une petite "montagne d'or" qui est édifiée très souvent dans les temples bouddhistes.



Lors du dernier jour dans la capitale je vais visiter le "Bouddha park" à une vingtaine de kilomètres. C'est à peine plus grand qu'un terrain de foot mais c'est mignon.

On peut y observer des statues en quantité, des représentations de Bouddha bien sûr mais aussi diverses sculptures intrigantes.


On peut même rentrer à l'intérieur d'une bouche en pierre !



*****

Luang Prabang


Je prends un sleeping bus pour rejoindre Luang et pour dormir au passage. Dormir ? Quelle idée.
Entre les virages a n'en plus finir, les bosses et les trous, mais surtout, la musique et les sifflements du chauffeur, non... Ce n'était visiblement pas au programme.

J'arrive à l'heure où le soleil pointe son nez. Je prend le premier tuk-tuk avec des à-moitié-réveillés comme moi pour rejoindre le centre ville. Visiblement le chauffeur somnole autant que nous : il regarde ma carte où je lui désigne la rue de mon hostel avec des yeux vides comme s'il découvrait pour la première fois le plan de sa ville.
"Ok, ok, good !"
J'ai quelques doutes, mais j'y crois. Le mythe des chauffeurs de tuk-tuk à piloter leur bolide dans toutes les rues de leur ville natale ne va pas s'effondrer maintenant (et surtout pas dans une ville de 55.000 habitants).

Quoique. Après ¼h de tuk-tuk où il dépose les autres en demandant entre deux la direction aux passants, mes petits doutes s'amenuisent... et deviennent d'énormes doutes. Mais quand il passe pas loin de ma rue sans se demander si c'est la bonne, je me demande s'il est finalement du coin. Une autre question vient alors à l'appel : pourquoi conduit-il un tuk-tuk ici ? Il fait le remplacement du beau-frère de son cousin ?

Je reste avec ma carte sur les genoux et lui indique la route à suivre et au bout de quelques minutes, on y est. Je reconnais un sourire et des yeux pétillants qui semblent traduire sa joie d'être arrivé au but. Je souris par complicité, mais surtout parce que la situation n'est pas commune et plutôt drôle. De là à mériter ton salaire de 20.000kips, je ne sais point mon gaillard ! Passons.


Je profite d'être réveillé à cette heure pour visiter la ville. Premier étonnement : le nombre de guest house au mètre carré. La moitié des maisons de la ville sont soit des guest house soit des guest houses et sinon des hostels. Pour un "village" comme Luang, ce n'est pas banal. Mais je découvre très vite que cela traduit évidement la proportion énorme de touristes à visiter cette ville. En effet, je dois avouer que moi aussi j'y ai prit goût.


Luang Prabang est l'une de celles qui a gardé de nombreux vestiges de l'époque coloniale française. Cela se reconnait en premier lieu aux architectures des maisons mais aussi par la boulangerie du coin et ses croissants.


Sympa pour le nostalgique qui passe par là, et Bouddha sait qu'il y a un bon paquet de français dans le lot (il va quand même falloir revoir la recette du croissant aux amandes à ce propos). De même, les panneaux et pancartes sont rédigés en laotien et traduit quasi immanquablement en français.


Cet hôtel a su garder un beau profil par exemple.


J'ai dit quasi immanquablement.


*****


À Luang on dénombre... 1 rue principale. Le matin déserte, le soir remplie d'étales de produits artisanaux locaux. Beaucoup de tissus très colorés fait main, de sacs, de bijoux et d'objets impensables mais aussi et toujours des stands de street food et de "fresh juices".


L'un des plus beaux marchés que j'ai vu se trouve à Luang, le matin. Un grand marché que de nourriture en tout genre, plat préparés ou ingrédients de base, tout y est. Non pas qu'ils soit immense, quoiqu'il n'a pas a avoir honte de sa taille, mais l'ambiance et la présentation font que l'on y revient rien que pour les yeux :)


Les temples en ville fleurissent comme les Plumeria, on en découvre un tous les 100m. L'arbre qui file cette magnifique métaphore produit la fleur nationale et je ne serais pas étonné qu'ils l'aient choisi pour son parfum, il est enivrant.


L'architecture des temples quant à elle ne change pas beaucoup des autres pays d'Asie du Sud-Est. Cependant, ces quelques 80 édifices posent une ambiance zen au coeur de la ville qui s'apprécie. Le matin, les bonzes marchent de manière procédurale dans les rues de la ville les uns derrière les autres avec un pot en guise de sacoche pour effectuer le Tak Bat (quête matinale). Les habitants font don de riz ou de fruits pour les plus jeunes, parfois d'argent. Les moines ne se nourrissent que de ces dons..

Changeons de décor, je suis allé voir comme tout bon touriste qui se respecte les chutes d'eau de Kuang Si. Elles sont magnifiques, rien à dire, et je comprend en les voyant pourquoi elles sont si connues et l'attrait qu'elle provoque. L'eau bleu turquoise qui file en quantité à travers les rochers formant des bains naturels entourés de bambous et d'une végétation luxuriante, c'est le début du paradis. L'eau est fraîche mais ça ne m'empêche pas de piquer une tête, on est Normand ou on l'est pas. ;)


On peut parcourir un trek après avoir suivi les chutes pendant pas loin de 500m. Ce petit trek bien que court est très pentu, et les marches sont à découvrir au fur et à mesure de vos pas. Il vous emmène au dessus de la grosse chute finale, c'est plutôt sympa mais pas extraordinaire. Le fantastique se trouve en bas.


Vous pouvez trouver à l'entrée du parc un mini zoo d'ours brun. Ils ont été récupérés et sauvés mais maintenant qu'ils sont en cage et que mille touristes les approchent tous les jours, pas question de les relâcher... L'entreprise est bonne, mais en est-il de même pour la méthode... j'ai toujours des doutes.


J'ai également vu les chutes de Tadthong. Enfin, c'est ce qu'on m'avait vendu : "Waterfall ! Ticket sir ! Waterfall !". Ok, maintenant que j'ai roulé 7 très longs kilomètres en vélo de ville en moulinant à travers un chemin de terre plein de cailloux en pente sévère sous 35°C, je ne vais pas dire non à un petit trek en montagne pour aller voir des chutes ! Il s'est avéré que j'ai payé un billet pour un trek mais pas pour une cascade. Pas une goutte d'eau en cette saison. C'était bien de la peine de me vendre du rêve "waterfall sir !". Mouais !


Il y avait bien une rivière au début du parcours mais rien de bien surnaturel. Heureusement le trek était vraiment sympa et consistait en quelques kilomètres dans la jungle, tel un aventurier des temps modernes, parce que oui, il y avait des marches tout de même. Quoique, à certains endroit il s'agissait plus de pont de fortune en petits bois que de réelles infrastructures. Ça ne gâchait rien, il ne me manquait plus que le lasso pour incarner Indiana Jones. Les sifflements d'oiseaux inconnus et les cris de singes que l'on aperçoit jamais à travers cette flore trop dense font partie de l'excursion. Si, j'ai vu un singe, mais il fallait avoir le regard vif, ce ne sont pas ceux d'Angkor qui au contraire viennent à vous pour prendre vos 3 bananes.


Enfin, pour parfaire le périple, on peut admirer un couché de soleil féérique à l'Est de Luang, sur la rive opposée à la ville. J'étais assis sur un rocher comme dans un fauteuil en mousse rouge de cinéma, le spectacle pouvait commencer. Le soleil se cachait doucement derrière la montagne couverte de forêt en apposant ses reflets dans le Mékong qui suit lentement son cours en cette saison. Tandis que de jeunes bonzes jouaient dans l'eau après leur journée de travail et de méditation, un pêcheur rythmait les minutes qui passait à coup de lancé de filet dans la Nam Khan River qui vient se jeter dans le Mékong. La couleur orange de leur robe se mêlait parfaitement à l'ambiance couverte par les tons rouges/orangés du soleil. Un spectacle.


Mon séjour aura été de courte durée au Laos, mais vous comprenez peut être un peu mieux pourquoi j'ai été conquit. Pour sûr, je reviendrais un jour.




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Vous remarquerez que je me suis laissé un peu aller dans la description, parfois très détaillée, mais comme le séjour était court, l'article était court. J'attends vos commentaires ;)

Je retourne en Thaïlande !
À bientôt sur la page facebook :)



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4 commentaires :

  1. Salut Flo ! C'est toujours un plaisir de te venir lire le récit de ton périple ici ! Et, clairement, le Laos a l'air de t'avoir bien branché ! Du coup, ça me tente aussi... ^^ Je profite de ce commentaire pour te faire un p'tit coucou et te souhaiter plein de bonnes choses pour la suite ! Ah et courage pour l'entrainement avec Sieur Galex ! :D Essaie de résister...

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    1. Yop Julie ! Merci beaucoup pour ton suivi assidu ! Le Laos m'a bien branché comme tu dis, je reviendrais mais dans le Sud je pense ! :)

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  2. bonjour Florian
    super ton récit, je vois que tu profites bien de ton périple
    tu n'as pas croisé d'éléphants au Laos?

    maurice

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    1. Bonjour Maurice,
      Ravi d'avoir de tes nouvelles ! Si, il me semble bien avoir croisé quelques éléphants mais je ne pense pas qu'on en trouve aussi facilement qu'en Thaïlande par exemple ;)

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